Date d'ajout : samedi 05 février 2011
par Philippe COLLING
L'AVENIR (Luxembourg) mercredi 26 janvier 2011
Avec son premier roman, L'Apparence de la mort, paru en 2008, Michel Wagner nous avait entraînés dans la tourmente de la Grande Guerre, en un récit poignant, autobiographie fantasmée d'un jeune homme parti avec casque et capote débouter l'Allemand hors de France. De la chronique, l'auteur arlonais passe à la nouvelle, la «short story», en anglophile averti et traducteur patenté. Les Crocs, dix-sept «nouvelles et récits» - ou contes, dans le plus pur esprit de Maupassant - reçoivent, comme leur prédécesseur, l'accueil des éditions françaises Beauchesne (ce qui n'est pas rien, insistons!), lesquelles avaient enregistré un beau succès pour L'Apparence de la mort dans l'Hexagone, quand en Belgique, la prose de Michel Wagner était injustement ignorée.
Les Crocs, ce sont dix-sept temps de vie, où s'imbriquent souvenirs et madeleines proustiennes au fil d'une plume classique et pleine de vitalité, qui ressuscite ces auteurs qu'on lisait alors qu'on mourait à Verdun. Les Romain-Rolland, Renard ou encore Péguy.
Grave ou cocasse, Michel Wagner «dessine le tableau d'un monde où les personnages, d'un côté terribles et grotesques, de l'autre candides et poignants, ont tous bon appétit, invite la quatrième de couverture. Bon appétit de vie» . Et c'est cela, exactement.
Ces crocs-là, Michel Wagner les a affûtés au long d'une vie de grand lecteur, pour en libérer tout le mordant. Les Crocs invite à la lecture, de préférence au coin du feu. Et nous donne envie de mieux connaître l'homme qui se cache derrière les mots.
À découvrir, «L'Apparence de la mort», même éditeur.