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TH n°120 PRISCILLIEN UN CHRÉTIEN NON CONFORMISTE. Doctrine et pratique du priscillianisme du IVe au VIIe siècle

TH n°120 PRISCILLIEN UN CHRÉTIEN NON CONFORMISTE. Doctrine et pratique du priscillianisme du IVe au VIIe siècle

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Date d'ajout : mercredi 02 février 2011

par P.-M. BOGAERT

REVUE BÉNÉDICTINE 02/2010


Non conformiste ou non conforme? Voici un ouvrage qui ne manque pas d'ambition. Après H. Chadwick et Jacques Fontaine (qui a encouragé l'auteur), il fallait faire le point et réinterpréter la documentation sur Priscillien et le priscillianisme, tout au moins essayer de le faire. On notera d'emblée l'emploi des qualificatifs: priscillien pour désigner ce qui est relatif à Priscillien et à ses disciples de la première génération, priscillianiste étant réservé au mouvement à partir de la seconde génération. C'est un pan de l'histoire de l'Église dans l'Empire et une page importante de l'histoire de l'Église en Espagne. Pour se faire une idée juste du personnage et de son aura, il ne suffit pas de s'appuyer sur les adversaires, même si c'est notre seule source pour ce qui est des événements, mais aussi sur les écrits de Priscillien et des priscillianistes. C'était devenu possible depuis que Georg Schepss (1852-1897) avait publié les traités de Wurtzbourg en 1889. Ernest-Charles Babut (1873-1916) avait tenté une première synthèse. Tous les hispanisants, et en particulier Jacques Fontaine, avaient eu à traiter cette question au moins en passant. Sylvain J. G. Sanchez la reprend systématiquement, cent ans après Babut.
Si l'on s'en tient aux œuvres qui lui sont attribuables, celles-ci attestent chez Priscillien une grande culture et l'appartenance au milieu des latifondiaires , avec deux qualifications particulières : l'ascétisme et un certain ésotérisme, la seconde surtout pouvant être confondue avec l'hérésie. Dans la condamnation impitoyable de l'homme et de ses sympathisants, il est permis de voir l'intransigeance d'une religion d'État, mais il y a certainement d'autres causes plus difficiles à déceler. Car il n'est pas aisé de distinguer ce groupe, cette secte sans doute, des catholiques. Ce ne doit pas être un hasard si les prologues ou arguments, dits monarchiens, aux Évangiles, mais à coup sûr priscillianistes, ainsi que les Canons aux Épîtres pauliniennes (ceux-ci révisés par le catholique Peregrinus) ont connu une large diffusion. Et cela très tôt. Comme par ailleurs le rôle de la controverse autour de Priscillien dans la fixation du canon biblique par des listes officielles latines autour de 400 est à considérer (O. Wermelinger), le succès des arguments monarchiens et des canons pauliniens doit être interprété complémentairement dans cette perspective. Dans l'histoire du monachisme en Espagne aussi, les frontières entre orthodoxie et priscilIianisme sont difficiles à fixer. Sanchez n'exclut pas que la Regula consensoria et la Regula communis puissent être l'œuvre de priscillianistes. Il aurait pu citer dans un autre sens A. de Vogüé qui les place au VIIe siècle (Histoire littéraire du mouvement monastique, t. 11, Paris, Cerf, 2007).
L'auteur a raison de recourir à des modéles sociologiques (E. Troeltsch) pour esssayer de résoudre ces énigmes. Toute l'histoire se passe dans le milieu des grands propriétaires terriens du Sud-Ouest de la France et de l'Espagne. Mais il tient aussi pour importants les facteurs théologiques, dogmatiques et moraux, même si la controverse en a abusé en les exagérant. L'accusation de manichéisme, en particulier, me paraît relever de la nécessité, à la fois juridique et rhétorique, de rattacher une hérésie nouvelle à une autre déjà répertoriée pour la condamner. On lira donc cet ouvrage, très informé et suggestif, avec profit. (p. 270, n. 15 : D'après I. Bochet, ce n'est pas Augustin, mais Jérôme qui appelle apocryphes les deutérocanoniques.)


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