Bulletin de Littérature Ecclésiastique octobre-décembre 2009 Tome CX - 4

Recevant le livre au moment de conclure cette chronique, on ne peut en faire ici l'analyse détaillée, mais on doit en signaler l'importance et l'intérêt. Le personnage de Priscillien a nourri, au travers de l'histoire, tant de débats confus et contradictoires que la parution de cette monographie, la première depuis un siècle, est vraiment bienvenue.
Sa doctrine a été soupçonnée de toutes les hérésies possibles, que S. Sanchez examine ici de très près pour conclure qu'il n'était « ni manichéen, ni gnostique, ni encratite » (p. 448). Qu'en est-il au juste ? Sans doute d'une forme d'ésotérisme chrétien, pas foncièrement hétérodoxe, mais qui coûta très cher à son auteur puisque cet évêque d'Avila fut, rappelons-le, condamné à mort en 385 pour hérésie, premier chrétien condamné à mort et exécuté pour cette raison, inaugurant une sombre série d'exécutions capitales que l'Église, après les avoir subies pendant les persécutions, a tristement infligées à d'autres.
L'étude de Sanchez retiendra d'autant plus l'attention qu'elle est, de toute évidence, hautement documentée et historiquement rigoureuse. Elle vient sans doute fort tard, mais son utilité en est encore grandie.