Editions BEAUCHESNE

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12- MADAME GUYON (1648-1717), UN NOUVEAU VISAGE

12- MADAME GUYON (1648-1717), UN NOUVEAU VISAGE

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Date d'ajout : mardi 11 avril 2017

par M. CHEVALLIER

REVUE D'HISTOIRE ET DE PHILOSOPHIE RELIGIEUSE, mars 1991

Après avoir écrit une thèse en théologie catholique sur Mme Guyon, l'auteur présente ici un nouvel ouvrage sur cette femme dont la mémoire a été injustement salie. Elle cherche à travers une relecture de l'œuvre et une écoute attentive des thèmes qui en surgissent à en présenter un nouveau visage. Il n'est pas indifférent que ce soit une femme qui, après la belle biographie de Françoise Mallet-Joris sur Jeanne Guyon, s'attache à cette étude d'un caractère à la fois plus moral et anthropologique, théologique par bien des aspects. L'auteur est sensible en effet aux difficultés particulières qui rendaient presque impossible pour une femme l'expression d'une parole ou d'une prédication à laquelle très tôt elle se sentit poussée. De bout en bout d'une existence que notre auteur relit comme en remontant dans le temps, il y a en effet affrontement entre une soumission voulue, vécue et l'irrépressible liberté de l'Esprit, entre le corps féminin aux prises avec la maladie, de multiples souffrances et une force donnée d'ailleurs : Mme Guyon se qualifie comme un « canal », par où s'exprimera la grâce.
Mariée trop jeune, mère de plusieurs enfants ; elle en perd deux avant de perdre son mari. D'étapes en étapes, elle apprendra à répondre à une vocation qui la jette hors des voies normales ; elle va très vite se trouver en butte à la suspicion. S'inspirant de l'Écriture, porteuse d'une parole capable de renouveler l'Église, transgressant non sans humilité l'interdit qui ne permet pas à une femme, à une laïque, d'enseigner et de conduire des âmes « dans l'intérieur », Mme Guyon sera condamnée. Quoique ses censeurs ecclésiastiques n'aient pas pu la trouver hérétique et que les arguments concernant ses mœurs soient manifestement un tissu de faux témoignages, elle passera, sans avoir eu droit à un vrai procès, des années en prison, y compris près de cinq ans à la Bastille. Elle pourra finir sa vie, une quinzaine d'années en résidence surveillée, près de Blois. C'est là qu'elle aura des disciples et de nombreux correspondants étrangers, protestants, à qui elle ne demandera jamais une conversion au catholicisme. On sait que c'est un protestant français du Refuge hollandais, Pierre Poiret, qui publiera la première collection de toutes ses œuvres. D'ailleurs le crédit qu'elle trouvera ainsi dans certains cercles du protestantisme continuera en France à nuire à sa mémoire.
Le présent livre, écrit dans une langue très belle, est d'une grande densité intellectuelle. C'est un témoignage, plein de l'amitié d'un compagnonnage ; c'est une plaidoirie de femme de foi pour la liberté de parole d'une femme qui fit scandale. On peut le recommander à tous ceux qui s'intéressent à l'expression d'une expérience mystique, « expérience métaphorique », et à ceux que la personnalité de Mme Guyon et son dire ne laissent pas indifférents.


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