La collection « Textes, dossiers, documents » met à la disposition des chercheurs des documents de première main difficiles à rassembler. Ceux ici présentés sont précieux pour éclairer les débuts de l'institut catholique de Paris dont M. d'Hulst fut le premier recteur. Ce sont, pour l'essentiel, ses lettres à L. Veuillot, à Mgr Dupanloup, à Mgr Richard, au pape Léon XIII, au cardinal Newman, à André Loisy, …mais aussi à sa famille avec laquelle il s'exprime en toute liberté (1864 à 1896). Une importante introduction (pp. 6-123) trace le portrait de cet intellectuel catholique de la seconde moitié du XIXe siècle, qui fut mêlé à toutes les controverses de son Église. Animé par le souci de l' « apostolat intellectuel », il travailla à faire de l'institut catholique un « foyer rayonnant d'esprit scientifique et chrétien ». La « science chrétienne », un concept cher à M. d'Hulst, à ne pas confondre avec la « science catholique » prônée au XIXe par des traditionalistes pour qui le rationalisme est la source de tous les maux (voir le texte du Syllabus en 1864). M. d'Hulst, formé dès son enfance à l'esprit critique, revendique au contraire la rigueur scientifique exercée en toute indépendance d'esprit, y compris vis-à-vis du magistère. Il sera amené à la défendre en matière d'interprétation biblique : problème de l'historicité des premiers récits de la Genèse ; affaire Loisy ; doctrine de l' « inspiration restreinte ». Un mystique donc mais avant tout un intellectuel.