BULLETIN CRITIQUE DU LIVRE FRANÇAIS mars 1984

Le professeur Jacques Courvoisier, qui a déjà traduit de Zwingli De la justice divine et de la justice humaine donne ici la traduction d'un autre traité du réformateur zurichois, Le Berger, à l'occasion du cinq-centième anniversaire (1er janvier 1984) de son auteur. Il s'agit d'une prédication donnée à l'occasion d'une seconde dispute (usage de l'époque) à Zürich en 1528. Le texte, publié l'année suivante, a été revu et amplifié. Le « berger » c'est le pasteur, c'est-à-dire ce personnage nouveau amené par la Réforme et qui a la charge du troupeau que constitue la véritable Église du Christ. Une première partie fait le portrait du vrai berger dont l'Église a besoin, la seconde partie vise le faux berger tel qu'il est d'ailleurs bien décrit dans l'Écriture et dont le chrétien doit savoir s'écarter. Il est fait de fréquentes allusions à la situation historique difficile pour les disciples de la Réforme zwinglienne à la fois proche et distincte des mouvements luthérien et calviniste. Le style de Zwingli est direct et imagé. C'est ainsi que, stigmatisant ceux qui déforment la parole de Dieu, il note: « Ils sont comme cet homme qui ne doit pas battre sa femme (c’est défendu), la prend par son tablier, la précipite dans l'escalier et déclare calmement que c'est le tablier qu'il a ainsi jeté » La traduction de J. Courvoisier rend bien l’allemand difficile de l’époque.