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LA TYRANNIE SPORTIVE - THEORIE CRITIQUE D'UN OPIUM DU PEUPLE

LA TYRANNIE SPORTIVE - THEORIE CRITIQUE D\'UN OPIUM DU PEUPLE

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Date d'ajout : lundi 19 janvier 2009

par LA DOCUMENTATION FRAN?ISE CNED 2007

LA DOCUMENTATION FRANCAISE / CNED 2007


Cet ouvrage tout la fois complète et contredit le précédent; il le complète en poussant plus loin l'analyse des dangers que le sport fait courir nos sociétés; il le contredit en réfutant l'idée que le sport moderne se serait perverti et qu'il existerait un bon et un mauvais sports, celui « ancien » de Coubertin et celui « moderne » qui s'est marchandisé. Pour l'auteur (qui s'est fait un nom en développant une critique radicale du sport), celui-ci est par nature un opium du peuple, même si l'évolution historique a aggravé la tendance. « Le spectacle sportif, omniprésent, écrit J.-M. Brohm, aboutit en définitive la chloroformisation des consciences et l'anesthésie de la pensée critique. L'opium sportif, véritable veau d'or de la modernité libérale, est, l'heure de la mondialisation, la religion populaire par excellence : religion sans transcendance, religion de la misère sociale et culturelle, religion des marchands du temple, religion de la jungle. »
Si ce livre n'est pas pour autant un pamphlet, c'est que son auteur s'appuie sur une foule d'exemples précis et qu'il étaie sa thèse sur des arguments difficilement réfutables. Universitaire et professeur de sociologie, Jean-Marie Brohm se sent investi d'une mission : nous amener à remettre en question ce qui nous paraît naturel (les vertus du sport, sa place éminente dans notre société) et à regarder de l'extérieur le Dysneyland sportif que sont devenus l'espace public et, en premier lieu, la télévision. Ne se contentant pas de démythifier le sport, il veut nous désaliéner, nous désintoxiquer.
C'est que le le sport n'est plus dans le sport, qu'il a envahi toute notre représentation du monde. Il est devenu une idéologie totalitaire, au point, estime l'auteur, que la critique du sport est désormais la condition préalable de toute critique sociale : « Du profit de la compétition la compétition du profit, le culte sportif de la performance tend réduire toutes les dimensions de l'existence un vaste marché où toutes les valeurs sont évaluées selon la hiérarchie classements (les podiums), des gains (les points), des positions (la fameuse pôle position). »
Si le sport est un opium , c'est déjà, classiquement, qu'il infantilise et détourne l'attention des problèmes sociaux et politiques : on retrouve le fameux panem et circenses des empereurs romains , soucieux d'endormir le peuple en lui donnant de quoi manger et en l'abrutissant par les jeux du cirque. Tout s'efface devant le sport, qui occupe la Une des médias ; les guerres, les catastrophes naturelles, les coups d''Etat, les krachs économiques ne peuvent rien contre le calendrier sportif, et ils disparaissent sous le « strass et les paillettes du barnum sportif. »
Mais l'essentiel est ailleurs, dans le formatage de nos consciences, de notre vision du monde : tout se juge et se jauge à l'aune du sport ; au point, soutient J.-M. Brohm, que le sport est sinon un fascisme, du moins un antihumanisme.
D'abord, le sport esr un formidable facteur de grégarisation et, en cela, nie la pensée originale : esayez donc d'échapper à la frénésie tyrannique qui s'empare d'un pays quand son de football est engagée dans la phase finale de la Coupe du monde. La prise de distance vaut dissidence et peut devenir dangereuse.
Ensuite et surtout, l'idéologie sportive semble définitivement justifier l'inégalité entre les hommes, l'existence de gagnants et de perdants, et fait admettre qu'il existe un ordre et des règles contre lesquels il est vain de s'élever.
Les questions que soulève en définitive cet essai sont aussi complexes que fondamentales : doit-on considérer, comme l'auteur, que le sport est la matrice de toutes nos valeurs et qu'il a été assez puissant pour prendre le relais des idéologies passées « religieuses comme politiques » dans le conditionnement des esprits ? N'est-ce pas plutôt prendre la conséquence pour la cause ? Contrairement à ce que soutient J.-M. Brohm, le sport ne doit-il pas son pouvoir d'attraction à l'idéologie libérale qui triomphe aujourd'hui ? Au-delà de cette problématique de l’œuf et de la poule, ne doit pas en effet admettre qu'étant donné la place objective conquise au niveau mondial par le sport, le retour à une société fondée sur un autre mot d'ordre est hautement improbable ? Comment, par exemple, invoquer efficacement l'urgence écologique pour appeler de ses vœux une société moins compétitive et moins polarisée sur la seule croissance économique quand la compétition sportive et la course aux records restent des modèles apparemment indépassables ?


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