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BIBLE DE TOUS LES TEMPS N°2- LE MONDE LATIN ANTIQUE ET LA BIBLE

BIBLE DE TOUS LES TEMPS N°2- LE MONDE LATIN ANTIQUE ET LA BIBLE

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Date d'ajout : mardi 03 octobre 2017

par André DARTIGUES

LE FIGARO

Notre mère, la Bible latine.
Nous avons trois mères patries, l'image est un peu galvaudée, Jérusalem, Athènes et Rome. La dernière est la plus proche. Nous sommes latins par les mots, par le moule qui pendant 15 siècles nous a façonné. Pendant 15 siècles c'est en latin que nous avons entendu, lu, reçu, médité la Parole du commencement et du Salut. Le livre, le livre unique, celui qui contient tout, qui fascine et qui terrorise, sauf dans les pays de tradition protestante n'était cité qu'en latin au XIXe siècle encore, dans cette traduction de Saint-Jérôme dite Vulgate qui n'est pas la première. On se demande pourquoi et comment il a fallu attendre si longtemps l'élégant, le savant, le définitif ouvrage Le monde latin antique et la Bible que Beauchesne vient de publier dans La Bible de tous les temps. Vous avez attendu, vous voilà comblés. Cet ouvrage est savant (21 collaborateurs, presque tous les meilleurs) et il est fondu. Ceux qui ont dirigé de semblables entreprises savent ce que coûte au maître d'œuvre l'harmonie. Il n'y a pratiquement pas de fausses notes. Ce livre sur le Livre est un livre. Le mérite de Jacques Fontaine et de Charles Piétri est grand.
Vous savez ce qu'est la Bible. Le christianisme se réfère à une histoire. Dieu, certes, parle dans les étoiles du ciel lumineux du Moyen Orient et dans ce miracle d'intelligence de la vie qui nous entoure mais cette parole ne suffit pas à donner le Sens. Le sens est dans le souvenir d'une Parole dite jadis à un homme, Abraham, à un peuple, le peuple juif et incarnée en un homme, vrai Dieu et vrai homme, Jésus-Christ. Cette histoire fait l'objet d'une tradition qui au cours de l'histoire a rencontré l'écriture : cette écriture d'un peuple, transmise par une institution, attestée au cœur de dizaine de milliards d'hommes, c'est la Bible. À la différence du Coran, elle n'est pas un morceau de l'Incréé, c'est le sens qui est la Parole de Dieu, c'est lui qu'il faut atteindre, il est donc convenable de l'entendre dans la langue qui nous est familière. Même les juifs n'ont pas hésité puisqu'ils ont accepté les targoums (traductions en araméen) et la Septante en grec pour les prosélytes.
Vous n'imaginez pas la difficulté qu'a pu représenter voici 2 mille ans la traduction de ces écritures qui supportent ce que nous appellerions aujourd'hui la théologie, la philosophie première, la morale, le droit et le rapport quotidien à Dieu dans le culte et la prière. La traduction de l'hébreu dans le grec de la Septante n'a pas été qu'une simple traduction mais une adaptation. D'où l'attachement des chrétiens au texte grec de la Septante.
Or voilà le premier paradoxe de la Bible latine, les premières traductions - elles sont d'abord africaines (Maghreb oriental, l'Africa de Carthage) - datent de l'extrême fin du IIe siècle. C'est seulement au delà de 250 ap J-C que les veteres Latinae commencent à l'emporter dans la lecture et l'usage courant dans la pars latina, la pars occidentalis de l'Empire sur la sacro-sainte Septante grecque. Parce qu'au IIe siècle les élites urbaines sont encore bilingues, parce que les premières traductions latines sont atrocement littérales et maladroites et font souffrir le sens esthétique des rhéteurs, entendez les gens cultivés formés à la rhétorique, parce que le passage au latin constituait un saut culturel dont nous n'apprécions plus aujourd'hui la difficulté. Le passage des langues sémitiques au grec avait représenté un effort énorme et un risque. Rappelez-vous, Pierre Grimal vous l'a dit, Cicéron lui-même a hésité à écrire en latin et Hadrien, deux siècles plus tard, n'utilise que le grec. Il n'y a pas en latin à l'Ouest, dans un monde qui reste "barbare" comme à l'Est de tradition du Livre sacré, une tradition des secrets enfermés dans une écriture ancienne. Rome tout au plus avait gardé un recueil écrit d'oracles sybillins. « L'Étrurie avait légué à Rome bien des livres sacrés dans lesquels la religion romaine avait appris à interpréter les signes envoyés par les dieux ». Aux IIe et IIIe siècles, cette religion civique est en loques. Les religions à mystères, les techniques de Salut viennent de l'Est. Autant donc les recevoir avec l'aura d'une langue à peine étrangère qui est encore au IIIe siècle ce qu'est l'anglais aujourd'hui, la langue universelle de la pensée, de la science, de la communication.
C'est l'Africa qui vient d'abandonner le libyano-berbère et le Punique pour le latin qui avec une ardeur néophyte ; saute le pas. Les Veteres latinae en dépit de leurs gaucheries s'imposent partout à la fin du IIIe siècle. Le romain est scrupuleux, il s'attache au détail et à la lettre. J.-C. Frédouille le dit bien. Ce trait de caractère explique la longue vie de ces premières traductions bien au delà de l'œuvre magnifique de Saint Jérôme. Saint-Augustin, contemporain pourtant de Saint-Jérôme, restera jusqu'au bout fidèle aux Veteres latina !" C'est en 367 qu'un jeune rhéteur de 20 ans quitte Rome pour Trêves, résidence de l'Empereur Valentinien 1er, face aux Barbares. Il y fait connaissance de hauts fonctionnaires chrétiens, le commentaire sur les Psaumes de St Hilaire de Poitiers décide de sa vocation. Pour se libérer de la seule Septante, il s'installe définitivement


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