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TH n°012 HIÉRARCHIE ET PEUPLE DE DIEU D’APRÈS LUMEN GENTIUM

TH n°012 HIÉRARCHIE ET PEUPLE DE DIEU D’APRÈS LUMEN GENTIUM

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Date d'ajout : mardi 06 juin 2017

par Bertrand de MARGERIE

SCIENCE ET ESPRIT, 25, 2, 1973

Le P. Holstein était déjà connu d'un très large public, dépassant les limites de la France, par ses publications sur la Tradition dans l'Église (Grasset, 1960) et sur le développement du dogme (Maria, t. VI, Paris, 1961).
Ses travaux précédents l'avaient donc particulièrement qualifié pour aborder, comme il le fait maintenant, les problèmes de l'ecclésiologie postconciliaire.
Son livre actuel nous présente et veut approfondir certaines données de l'ecclésiologie de Vatican II et les tensions qu'elles souffrent aujourd'hui, par suite du caractère peut-être « inachevé et ambigu des solutions apportées » par le concile récent (5).
On peut dire que la thèse fondamentale de l'auteur concerne l'action de l'Esprit-Saint dans l'Église. Pour lui, nous ne pourrons résoudre en les dépassant les tensions entre pape et évêques, évêques et prêtres et fidèles qu'en approfondissant l'action unificatrice de l'Esprit-Saint. « Les orthodoxes ont regretté que la théologie de l'Église qu'expose Lumen Gentium fasse une place réduite au Saint-Esprit ... Nous leur donnons raison» (183). Bien que Mgr Charue ait démontré, dans les Ephemerides Theologicae Lovanienses de 1969, combien ce reproche était injustifié, nous pensons avec le P. Holstein qu'un approfondissement pneumatologique aiderait puissamment l'ecclésiologie.
Le plan du livre, dans l'édition actuelle, est-il le plus apte à mettre en valeur la thèse de l'auteur ? Ne retient-il pas paradoxalement la structure même que l'auteur, avec Vatican II, a voulu, au plan des notions, dépasser ? Ne serait-il pas plus logique de parler d'abord de l'infaillibilité du peuple fidèle, et de sa prière, raisons d'être et causes finales du magistère, du sacerdoce et de la primauté pontificale (cf. 134) ?
Quoiqu'il en soit, l'A. critique à juste titre un concept purement passif de l'infaillibilité des fidèles ou, mieux, de l'Église universelle. Peut-être pourrait-il expliquer, à la lumière de Dei Verbum 10, cité p. 54, que, néanmoins, les fidèles ne peuvent « définir » (concept très bien exposé, p. 23, qui présente l'acte de définir comme un discernement) l'objet de leur foi. Les prêtres de seconde classe, comme dirait saint Cyprien, sont à cet égard, dans la même situation. De ce point de vue, et à la lumière du texte cité de la constitution Dei Verbum, est-il bien exact de dire que « Vatican II dépasse la distinction entre Église enseignante et Église enseignée » (122) ? L'A. ne voudrait sans doute pas qu'on prît à la lettre une telle formule, puisqu'il écrivait auparavant : « Ce dialogue (entre Magistère et théologiens) ne se situe pas à égalité de partenaires. Le Magistère juge les théologiens dont il demande le concours », observait-il (58). Il reste vrai que Vatican II nous présente l'Église enseignante comme enseignée par le Révélateur, et l'Église enseignée comme devant transmettre au monde la Révélation.
Holstein offre d'ailleurs une suggestion fort intéressante : le Magistère aurait intérêt à dialoguer non seulement avec des théologiens individuels mais aussi avec des groupes « homogènes et préexistants de théologiens » (59). Il répond aux difficultés que présente, pour certains, une telle proposition.
Prenant, dans un chapitre postérieur, du recul à l'égard de la problématique contemporaine, l'A. analyse les ressemblances et différences entre l'ecclésiologie augustinienne et celle de Vatican II (151-172). Il montre que la notion de peuple de Dieu n'a pas joué un rôle identique dans la Cité de Dieu et dans Lumen Gentium. Augustin oppose sans cesse le peuple de Dieu au peuple de Satan ; tous deux sont mêlés au cours du pèlerinage de l'Église. Vatican II est plus préoccupé d'une « cantilène de paix », la Cité de Dieu demeure une « épopée de guerre » (165). On peut cependant remarquer que la dimension tragique est tout à fait présente à l'ecclésiologie de Vatican II, à travers une théologie du martyre (cf. LGn. 42), que nous avons longuement commentée en notre livre « Le Christ pour le Monde » (Paris, 1971, ch. XI). Mais il reste vrai que l'accent dominant n'est pas celui-là.
Ces brèves notations disent assez l'intérêt que présentent les considérations du P. Holstein sur « Hiérarchie et! Peuple de Dieu », notamment pour tous ceux qui sont mêlés de plus près aux tensions actuelles. Nous espérons que l'A. reprendra d'une manière plus systématique et plus unifiée, en un livre postérieur, les thèmes de la prière et de l'infaillibilité du peuple de Dieu, de la relation entre Baptisés et Ordonnés, Évêques et Pape, sous la lumière de l'Esprit de Vérité, âme unificatrice de l'Église.


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