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TH n°015 L'EXPÉRIENCE DE L'ESPRIT PAR L’ÉGLISE DANS LA TRADITION SYRIENNE D’ANTIOCHE

TH n°015 L\'EXPÉRIENCE DE L\'ESPRIT PAR L’ÉGLISE DANS LA TRADITION SYRIENNE D’ANTIOCHE

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Date d'ajout : mardi 20 juin 2017

par B. SESBOÜÉ

RECHERCHES DE SCIENCE RELIGIEUSE, 1976, 3

Deux idées maîtresses commandent la thèse d'Emmanuel Pataq SIMAN, présentée à l'Institut Catholique de Paris : l'Esprit engendre l’Église et l'Esprit divinise l'Église. Ces deux idées vont être illustrées avec des textes liturgiques où l'Église syrienne atteste l'expérience vitale qu'elle fait de l'Esprit. Ces textes sont ceux de l'Office (surtout de Pâques et de Pentecôte), de la liturgie de l’eucharistie et des autres sacrements, textes anonymes pour la plupart, bien que de très grands noms y soient attachés.
L'Esprit engendre l'Église. La liturgie fait une exégèse vivante des textes clés du N.T. sur le don de l'Esprit et célèbre la Pentecôte, comprise comme la naissance d'un nouveau peuple, à la manière d'un mémorial (p. 43). C'est la Pentecôte qui se renouvelle dans les « mystères, ou sacrements, à commencer par le baptême. L'auteur met dans un relief singulier le rôle de l'épiclèse dans toutes les liturgies sacramentelles. Voici à titre d'exemple une belle épiclèse baptismale:

« Toi qui as envoyé l'Esprit Saint en forme de colombe sur ton Fils unique, Dieu et Verbe, qui as institué sur la terre l'économie du baptême ; toi qui as sanctifié les flots du Jourdain, qu'il te plaise, Seigneur, de faire descendre, en ce moment, ton Esprit-Saint sur ton serviteur que voici et qui va être baptisé. Parfais-le et fais-le familier die ton Fils, en le purifiant dans ce bain divin et rédempteur » (p. 84-85).
La liturgie de l'onction du saint chrême, ou myron [On trouvera, p. 87-91, une réflexion critique sur l'absence d'onction post-baptismale chez de très grands témoins de l'Église syrienne, en particulier chez Jean Chrysostome. Ce rite n'apparaît que tardivement dans la liturgie syrienne.], considérée comme une nouvelle intervention de l'Esprit sans laquelle le baptême reste incomplet, donne lieu à une nouvelle épiclèse, en plus d'ailleurs de celle qui a lieu pour la consécration du myron lui-même (p. 99-103). La célébration eucharistique atteint son point culminant dans l'épiclèse. La Pénitence comporte l'imposition des mains qui « tient lieu du baptême pour le pécheur » et est ordonnée à la communication de l'Esprit Saint (p. 112-113). La même donnée fondamentale se retrouve dans le sacrement de l'ordre dont l'imposition des mains « rend les prêtres porteurs de l'Esprit et les habilite à conférer à d'autres ce même Esprit » (p. 125). Car l'Esprit est la source des ministères qui sont la « structuration de la communauté » (p. 145). Aucune de ces liturgies ne considère le don de l'Esprit de manière magique : elles mttent en relief la foi, qui fait voir par les « yeux de l'Esprit » selon Philoxène (p. 129) ; elles mentionnent aussi le repentir, la prière et la pureté de cœur.
L'Esprit divinise l'Église. L'Esprit est engagé dans l'annonce de la Bonne Nouvelle, de même qu'il assistait les prophètes et qu'il était toujours avec le Christ. Depuis la Pentecôte ce, même Esprit est « le Promoteur et le Maître absolu de la prédication » (p. 203). L'auteur reprend ici l'analyse liturgique des sacrements pour élucider l'origine de leur efficacité : en eux c'est l'Esprit qui sanctifie et divinise il en va de même dans toutes les dimensions de la vie chrétienne. Un abondant florilège de textes liturgiques vient achever l'ouvrage.
On peut regretter que la division du travail en deux thèmes soit finalement assez artificielle. Il aurait été préférable de rassembler dans le même développement tout ce qui concerne les sacrements. Mais là n'est pas l'essentiel. Par le caractère massif et évident des témoignages qu'elle rassemble cette étude est une illustration magistrale de la lex orandi de l'Église. L'ecclésiologie et la sacramentaire occidentale doivent en tenir le plus grand compte. Tout sacrement comporte nécessairement une épiclèse : les liturgies eucharistiques viennent de remettre celle-ci en honneur. N'est-il pas souhaitable qu'il en aille de même pour les autres sacrements ? L'enjeu théologique, pastoral et œcuménique de la chose n'est pas mince.


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