REVUE DE L'HISTOIRE RELIGIEUSE, janvier 1974

L' « anaphore de saint Jacques » présente des ressemblances frappantes avec la prière eucharistique décrite dans les homélies de Cyrille de Jérusalem à la fin du IVe siècle et présente de ce fait un grand intérêt pour l'histoire de la liturgie chrétienne. Mais elle nous parvient en plusieurs recensions : grecque, syriaque, géorgienne, arménienne, éthiopienne, qui ont quelques variantes entre elles. Dans la première partie de son étude, A. Tarby nous renseigne sur ces divers témoins et s'emploie à retrouver par confrontation la forme primitive du texte (en laissant toutefois de côté l'ensemble des Mémentos) ; puis il dégage les caractéristiques de l'anaphore de Jacques ainsi reconstituée en la comparant d'une part avec les anaphores de la région d'Antioche, qui lui sont apparentées, et d'autre part avec les anaphores alexandrines, qui constituent un autre groupe. La deuxième partie est consacrée à la théologie qui s'exprime dans l'anaphore de Jacques; elle n'a pas, à mon avis, la même rigueur que la première, et tend à majorer la portée du texte. Mais j'insiste sur la première partie et sur son effort de reconstitution du texte primitif ; c'est une contribution très positive à l'étude de ce document important.