PROCHE ORIENT CHRÉTIEN, SAINTE ANNE, JÉRUSALEM, 1973

Dans cette étude approfondie et très bien menée, concernant la pensée de
Jean Chrysostome sur la souffrance, l'auteur traite, successivement de l’origine des maux, de la relation de Dieu avec la souffrance humaine et de la valeur positive de la souffrance. Il constate que Jean Chrysostome tente de résoudre rationnellement le problème de la souffrance, par une réflexion sur le donné révélé, sur la marche du monde et sur la vie de l'homme. L'aspect philosophique de la conception chrysostomienne de la souffrance est emprunté au stoïcisme, qui met l'origine de cette dernière dans l'opinion qu'on se fait de choses indifférentes. En adoptant de telles idées, le saint risquait de méconnaître l'expérience humaine (on ne supprime pas la douleur à force de raisonnements) et de ne pouvoir justifier parfaitement la réalité des souffrances rédemptrices du Christ. Beaucoup de ses exhortations n'en demeurent pas moins valables. Et là même où nous ne pouvons le suivre, nous admirons en lui « un pasteur d'âmes qui cherchait à résoudre pour lui-même et pour ses fidèles le grave problème de la souffrance » (p. 228).