REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS, octobre 1975

Sophrone est un des évêques les plus célèbres de Jérusalem : il joua un rôle important dans le début de la crise monothélite, comme on le sait par les œuvres de son disciple Maxime le Confesseur, et il était encore patriarche de la Ville sainte quand celle-ci fut prise par le calife 'Umar en 638. On l'identifie d'autre part avec Sophrone le sophiste qui fut le compagnon de Jean Moschos et qui est mentionné par celui-ci dans le Pré spirituel. Cette étude présente la vie de Sophrone, ses œuvres (dont la plus importante est une Lettre synodale adressée au pape Honorius et au patriarche Sergius de Constantinople contre le monénergisme) et sa doctrine. L'ouvrage rendra service par les informations qu'il recueille. On regrette toutefois chez l'auteur une curieuse conception de l'histoire selon laquelle les saints seraient étrangers aux motivations des autres hommes et devraient être jugés avec d'autres critères. Ce n'est malheureusement pas le seul indice qui apparaisse aujourd'hui d'une orientation inquiétante des études d'histoire religieuse.