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TH n°098 DORMITION ET ASSOMPTION DE MARIE. HISTOIRE ET TRADITIONS ANCIENNES

TH n°098 DORMITION ET ASSOMPTION DE MARIE. HISTOIRE ET TRADITIONS ANCIENNES

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Date d'ajout : lundi 25 janvier 2016

par P. L�HERMITE-LECLERCQ

REVUE : REVUE MABILLON, 11, 2000

Cette grosse étude, publiée avec le concours du CNRS, prolonge les études de S. Cl. Mimouni qui, depuis des années, travaille sur le monde des croyances des premiers siècles et particulièrement la littérature chrétienne ancienne, canonique et apocryphe, concernant notamment le sort final de Marie qui a été le sujet de sa thèse de doctorat. C'est sur le terrain extrêmement sensible du judéo-christianisme ancien, en ces siècles, antérieurs au VIIIe, où le canon de l'Église se constitue en face des diverses hérésies, que S. Cl. Mimouni examine un corpus impressionnant de sources permettant, loin des passions - l'auteur invoque la tradition scientifique d'E. Renan -, de retracer la genèse des traditions contradictoires qui ont fusé ici et là concernant la fin de l'aventure terrestre de la Vierge, sur laquelle le Nouveau Testament est absolument muet, et dont les implications théologiques sont si considérables que l'Église catholique n'a toujours pas tranché. En 1950, quand a été promulgué, sous la pression des dévots de Marie, le dogme de l'Assomption, Rome ne s'est pas prononcé sur son sort final : est-elle morte et ressuscitée avant de s'élever vers le Ciel ou a-t-elle joui d'un privilège que son divin fils avait ignoré, celui d'avoir échappé à la mort, comme le croient les théologiens « immortalistes » ? Toujours est-il - et l'auteur fait bien de le rappeler - que l'histoire, de plus en plus foisonnante jusqu'à notre temps, des apparitions de la Vierge suppose qu'elle est vivante au paradis, corps et âme, et n'a donc pas à attendre le Jugement dernier et la résurrection générale des corps.
Cette étude force l'admiration par l'ampleur et la « nouveauté du projet », comme l'auteur l'annonce lui-même dans l'introduction. Il a voulu traiter non seulement la masse écrasante de toute la tradition manuscrite des documents littéraires, tant patristiques qu'apocryphes, de genres aussi variés que les homélies et les récits de pèlerinages qui évoquent ce qui s'appelle tantôt dormitio, tantôt transitus de Marie. Cet ensemble de sources - souvent conservées en langues anciennes rares - est remis dans sa perspective chronologique et historique, sondé et classé avec une érudition impeccable d'après les critères internes mais est simultanément mis à l'épreuve de la documentation la plus récente, fournie par deux autres branches du savoir provenant de l'étude du corpus liturgique d'une part et de la science archéologique de l'autre. Patiemment, méthodiquement, il ausculte toutes les traditions contradictoires de dates, de provenances différentes - par exemple celles qui concernent la maison de la Vierge -, mais surtout il tente de les mettre en correspondance avec les conceptions divergentes qui fusent dans la fièvre des controverses théologiques et s'expriment dans les schismes des premiers siècles, surtout à l'époque du concile de Chalcédoine.
Une des grandes leçons qui ressort de ce travail est de montrer comment le culte de la Vierge Marie a pu se construire à partir de textes scripturaires canoniques particulièrement rares et laconiques. Il ne doit rien, comme on l'a cru naguère, à une tradition ancienne exaltant les déesses vierges et mères, mais est une conséquence lentement élaborée de deux facteurs différents : « la haine des juifs pour le corps de Marie » qui a pu imposer l'hypothèse qu'il leur avait échappé, ce qui a pu ensuite nourrir la conviction qu'elle avait bénéficié d'une assomption. Mais surtout il est un prolongement de la réflexion - dont on sait combien elle a nourri de discussions enflammées - à propos du Christ lui-même : sur l'incarnation, sur la nature du Dieu fait homme, sur la putrescibilité ou l'imputrescibilité de son corps et sur sa résurrection. Mais autant la documentation littéraire est portée par la polémique et la passion dévote, y compris jusqu'à la production mariologique contemporaine, autant l'archéologie des lieux de culte, elle, ne peut mentir : la topologie des églises, des sanctuaires, le cheminement des reliques de la Vierge permettent de discuter et de redater l'apparition de bien des légendes, de mettre notamment en relief l'influence des lieux de cultes mariaux : Jérusalem et ceux de Syrie-Palestine. Saluons la maîtrise - qui n'exclut jamais ni la prudence ni la modestie ni la reconnaissance envers ses prédécesseurs - et la sérénité de traitement d'une documentation, très complexe d'accès et de traitement difficile pour la plupart des historiens et qui, pour les croyants de toutes obédiences, n'a rien perdu de son poids d'affectivité.


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