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17 - LE LIVRE SECRET DES CATHARES, INTERROGATIO IOHANNIS. Edition critique, traduction, commentaire. Nouvelle édition, revue et augmentée

17 - LE LIVRE SECRET DES CATHARES, INTERROGATIO IOHANNIS. Edition critique, traduction, commentaire. Nouvelle édition, revue et augmentée

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Date d'ajout : mardi 18 avril 2017

par R. A.

REVUE D'HISTOIRE ECCLESIASTIQUE, 1983, 3, 4

Comme c’est souvent le cas pour les doctrines hérétiques, celles des bogomiles et des cathares ne nous sont guère connues que par les écrits des hérésiologues, forcément tendancieux, ou par des procès-verbaux d’interrogatoires. C’est dire l’importance exceptionnelle de l’apocryphe rapporté de Bulgarie (sans doute de Macédoine) à la fin du XIIe s. par le futur évêque cathare Nazaire de Concorezzo (à une vingtaine de kilomètres de Milan) et diffusé en Occident en traduction latine. Connu par trois manuscrits et un texte imprimé en 1691 (d’après un manuscrit, aujourd’hui disparu, provenant des archives de l’Inquisition), il avait déjà été utilisé (notamment par R. Nelli, qui en avait présenté une traduction dans ses Écritures cathares, Paris, 1968, p. 31-60), mais l’« importance exceptionnelle » de cet « exposé le plus complet de la doctrine bogomile qui nous soit parvenu du milieu même des hérétiques » (E. Turdeanu) a incité Mlle Edina BOZOKY, élève de la regrettée Christine Thouzellier, à en donner une édition critique accompagnée d’une étude approfondie : Le livre secret des Cathares. Interrogatio Ioannis. Apocryphe d’origine bogomile. Édition critique, traduction, commentaire (Textes, dossiers, documents, 2. Paris, Beauchesne, 1980. In-8°, 245 p.). Il s’agit d’un ensemble de douze réponses données par le Christ à S. Jean au cours de la Dernière Cène, qui constitue un exposé des grands thèmes de la théologie cathare : cosmogonie, anthropologie (c.-à-d. création de l’homme et histoire de l’humanité sous le règne de Satan), sotériologie et eschatologie (la partie la moins originale de l’apocryphe, où n’apparaît que rarement le fond de croyances hérétiques). Bien que les variantes entre les deux rédactions (le ms. Vienne, Nat. lat. 1137, plus prolixe mais inachevé, d’une part, les trois autres témoins, de l’autre), soient surtout d’ordre stylistique, Mlle B. les reproduit et les traduit toutes deux (p. 41-93), précédées d’une présentation des manuscrits, éditions (dépassées et difficilement accessibles) et traduction antérieure, et suivies d’un commentaire détaillé, où elle analyse attentivement les doctrines exposées en les situant au sein de la littérature apocryphe et en relevant avec soin les sources d’inspiration et les parallélismes dans la littérature médiévale (p. 95-179). Dans une dernière partie, elle examine : le problème toujours discuté de la langue originale (slave ou grecque? elle penche pour 1a seconde hypothèse) ; la place de l’Interrogatio dans les traditions gnostico-dualistes (un « dualisme très limité » : il n’y a pas à l’origine deux principes distincts, mais un Dieu unique, seul véritable créateur, auquel s’est opposé le chef des anges Satan, dont le pouvoir sur les hommes est limité à une période déterminée ; en fait, « le système religieux de l’apocryphe est constitué par le mélange, d’une part, d’un dualisme hérétique radical, se manifestant surtout dans les mythes de la création, mais restant bien délimité grâce à un monothéisme évident, et, d’autre part, d’un dualisme apparenté aux idéaux du christianisme primitif, apparaissant surtout au niveau de la doctrine éthique, sotériologique et eschatologique de l’apocryphe ») ; ses rapports avec 1e bogomilisme (ressemblance manifeste jusque dans les détails, avec ce qu’on sait des bogomiles de Byzance par Euthyme Zigabène, sans qu’il y ait toutefois « aucun passage littéralement identique dans les deux textes ») ; son influence sur les cathares modérés d’Italie ; sa façon d’utiliser la Bible (en y choisissant les passages qui s’accordent à sa conception ; la grande majorité des citations et allusions proviennent des Ier et IVe évangiles et de l’Apocalypse) ; enfin la place de l’Interrogatio dans l’ensemble de la littérature apocryphe. Une abondante bibliographie (p. 219-234) et un index du vocabulaire de l’Intertogatio (p. 235-243) achèvent de faire de cet ouvrage un travail de base pour l’étude du catharisme. On notera toutefois l’observation du P. Ch. Martin (dans Nouvelle revue théologique, 1981, t. CIII, p. 440) : « il est évidemment délicat de conclure d’un fait particulier à l’existence de rapports suivis entre bogomiles bulgares et cathares d’Occident ». A signaler pour finir l’Appendice II (p. 175-179), sur les gloses du ms. de Vienne, qui révèlent « une différence fondamentale avec l’Interrogatio et dans le style et dans l’esprit », notamment le recours à l’allégorisme, tout à fait absent dans l’apocryphe lui-même.


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