REVUE : ARCHIVES EN SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS, 1981

Son père, Charles (1848-1901), député puis sénateur de la Loire-Inférieure, fut l'homme grâce à qui, selon H. Rollet, le catholicisme social pénétra au Sénat comme il y était entré à la Chambre des Députés avec A. de Mun. A son tour, Jean (1883-1974) sera député de la Loire-Inférieure, succédant à son oncle : une dynastie. Il succédera pareillement au général de Castelnau à la tête de l'importante F.N.C. (Fédération nationale catholique), fondée en 1924 pour mobiliser les catholiques contre le « Cartel des gauches » et sa politique anticléricale. Après la guerre, elle se « dépolitisera » sur décision de l'Assemblée de cardinaux et archevêques, devenant Fédération nationale d'Action catholique dont il assumera la présidence jusqu'en 1954. Il sera ainsi appelé à collaborer activement à la Conférence des Organisations internationales catholiques (O.I.C.) et à présider la Fédération internationale des Hommes catholiques.
Jusqu'en 1965, il dirigera La France catholique, hebdomadaire de la F.N.C., puis de la F.N.A.C. Il se retirera alors à l'abbaye bénédictine de Kergonan (Finistère), jusqu'à sa mort.
Un catholique social, un conservateur, un spirituel. C'est ce dernier aspect que retrace sa fille à travers ses écrits : une dimension trop souvent oubliée ou estompée quand on écrit l'histoire du mouvement catholique.