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TH n°105 LES APOLOGISTES CHRÉTIENS ET LA CULTURE GRECQUE

TH n°105 LES APOLOGISTES CHRÉTIENS ET LA CULTURE GRECQUE

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Date d'ajout : dimanche 03 janvier 2016

par Jean BOREL

REVUE : REVUE DE THÉOLOGIE ET DE PHILOSOPHIE, 130, 1998

Sous le titre transparent Les apologistes chrétiens et la culture grecque, cet ouvrage édite un colloque scientifique qui s'est tenu à l'Institut catholique de Paris, les 2 et 3 septembre 1996, et rassemble 23 études de patristiciens bien connus. Dans la première, Monique Alexandre précise les rapports de la première apologétique chrétienne à l'apologétique juive, la nature des apports de cette dernière, avec les variations liées au temps, lieux et personnes, à propos de trois thèmes principaux : en réponse aux accusations d'athéisme, la présentation du monothéisme et la polémique anti-polythéiste et anti-idolâtrique ; en réponse aux accusations d'inceste, de meurtre rituel, de la haine du genre humain, l'exaltation de l'éthique chrétienne et la critique des mœurs païennes ; en réponse à l'accusation de nouveauté, l'élaboration de l'argument d'antiquité. La seconde communication du P. Adalbert Hamman se présente comme une relecture concrète de ce qui, au départ, a été la rencontre, puis le dialogue originel entre le christianisme naissant et la culture grecque jusqu'à Justin. Michel Fédou reprend ensuite à nouveaux frais la mise en rapport de Socrate et de Jésus dans l'œuvre de Justin, qui s'est en effet fait l'écho de l'enthousiasme de chrétiens de la première génération de pouvoir rendre hommage à toute vérité partout où ils pouvaient la rencontrer, en l'attribuant à la source suprême de toute sagesse et de toute science, c'est-à-dire au Logos. Il affirma que le Verbe avait agi par Socrate, de même qu'il avait demeuré en Jésus, et évoqua la semence du Verbe déposée dans toute race humaine. Par quelques remarques sur le vocabulaire philosophique de saint Justin dans le Dialogue avec Tryphon, André Wartelle veut démontrer que nous sommes bien en présence d'un ouvrage de « philosophie», du moins selon la conception des Anciens, même si la discussion porte sur des questions que nous, modernes, rattachons à d'autres disciplines, comme l'exégèse et la théologie. Dans son article « La critique du pluralisme grec dans le Discours aux grecs de Tatien », Enrico Norelli met en lumière la manière dont Tatien, sans jamais nommer le christianisme ni les chrétiens, compare deux éducations (παιδεια) qui représentent le cœur de deux civilisations. Les critères pour les évaluer sont leur accès à la vérité, leur capacité de formuler cette vérité dans une doctrine cohérente, la capacité de cette doctrine de fonder une éthique élevée, la capacité de cette éthique d'engendrer une pratique respectable dans la vie individuelle et collective. À tous ces niveaux, Tatien fait jouer l'unité, valeur positive, contre la pluralité que le monde grec ancien a découverte et mise en valeur, et qui représente l'une des grandes richesses qu'il nous a léguées, mais que, à la différence de Justin, il hait de tout son cœur. La conception trinitaire d'Athénagore, les trois cultures profane, juive et chrétienne de Théophile d'Antioche, le thème de la sauvegarde du monde par les chrétiens dans le chapitre VI de l'Épître à Diognète, les éléments apologétiques dans les Apocryphes, la notion de création dur monde chez les apologistes grecs et Aristide en particulier font l'objet des cinq articles suivants. Bernard Pouderon, qui est l'organisateur de ce colloque propose une enquête intéressante sur la formation d'une élite intellectuelle au IIe siècle à côté de la formation catéchétique destinée à conduire les néophytes au baptême : cette initiation à la « philosophie » chrétienne que des didaskales plus ou moins indépendants de la hiérarchie dispensaient trouve une comparaison avec les écoles que connaissait le monde hellénistique. Après la communication de Jean-Claude Fredouille qui situe Tertullien dans l'histoire mouvementée des premiers siècles, Christiane Ingremeau et Michel Perrin prennent en considération la culture grecque de Lactance et sa philosophie des passions. En quel sens Augustin est-il l'héritier des Apologistes ? C'est ce qu'examine à son tour Isabelle Bochet : Lactance, en affirmant que la religion chrétienne est à la fois la vraie sagesse et la vraie religion, associait au thème développé par Justin que le christianisme est une « philosophie divine », l'argument de Tertullien qui est que le christianisme est la « vraie religion ». Il inscrit par là son œuvre au confluent de la tradition apologétique grecque et latine. Augustin, en soutenant avec Lactance qu'on ne peut dissocier philosophie et religion confirme cette tradition dès le De vera religione et annonce déjà la nouveauté de sa grande œuvre apologétique, le De civitate Dei. Les derniers exposés de ce colloque abordent enfin l'apologétique de l'empereur Julien dans son Contre les Galiléens, et celle de Cyrille d'Alexandrie dans son Contre Julien, la correspondance des évêques lettrés Grégoire de Naziance et Théodoret de Cyr qui contiennent de vives critiques de l'hellénisme, le but qu'Eusèbe s'est proposé d'atteindre en écrivant la Préparation évangélique et la Démonstration. Enfin, Gilles Dorival, examinant l'ensemble de l'apologétique chrétienne en relation avec la culture grecque, dégage le fait que, chez les auteurs d'apologies, la critique de l'hellénisme, qui peut aller jusqu'au refus proclamé, est contrebalancée par l'omniprésence de la culture grecque, qui les imprègne en profondeur. Les apologies sont en plus un apport précieux pour la connaissance des textes païens de l'époque. La présence en elles d'argument d’origine philosophique mérite d'être soulignée, puisque les auteurs d'apologies doivent à la philosophie, à l' histoire et à la culture grecque la manière dont le christianisme de leur temps se comprend et se donne à comprendre, se justifie et tente d'établir qu'il est vrai.


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