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13. GILBERT DRU. UN CHRÉTIEN RÉSISTANT

13. GILBERT DRU. UN CHRÉTIEN RÉSISTANT

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Date d'ajout : mercredi 19 août 2015

par Bruno B�THOUART

REVUE : REVUE D'HISTOIRE ECCLÉSIASTIQUE, février 1999

Dans la collection « Politiques et chrétiens » dirigée par Jean-Dominique Durand el Régis Ladous, où sont déjà parus notamment des ouvrages sur Edmond Michelet, Konrad Adenauer, Robert Schuman, Robert Buron, la présentation de la trajectoire interrompue de Gilbert Dru s'imposait pour plusieurs raisons qui relèvent de la politique et de l'engagement chrétien. En effet, l'un des mérites essentiels de ce livre à trois voix est de situer le combat de ce jeune responsable jéciste, revenu d’une amère expérience des Chantiers de jeunesse, dans le milieu intellectuel et résistant lyonnais clairement évoqué dans sa diversité et son rayonnement national par Bernard Comte qui s’appuie sur les recherches universitaires régionales en la matière.. Ami d'enfance et compagnon de résistance de l'animateur des Cahiers de notre jeunesse, revue interdite par le gouvernement de Vichy en juin 1943 en partie à cause d'un éditorial du jeune assistant André Mandouze intitulé « Résignés», refusant le travail obligatoire, Jean-Marie (DOMENACH insiste sur le caractère exemplaire de la prise de conscience progressive, chez Gilbert Dru, de la dimension politique du combat de la Résistance. Il montre le dilemme qui travaille l'esprit de ces hommes du mouvement catholique, conscients de la nécessité mais qui hésitent entre le souhait de mettre en place un parti démocrate chrétien au risque du confessionnalisme et le vœu, visiblement partagé de plus en plus clairement par Gilbert Dru sous l'influence de son professeur Joseph Hours et de son ami André Gillibert, de proposer à la Libération un parti républicain ouvert à d'autres soucieux de progrès social, installé entre un pôle communiste et une droite conservatrice. L'une des explications de la mise à l'écart sur le plan national du véritable programme politique proposé par Gilbert Dru s'enracinerait alors dans le choix fait par Georges Bidault et André Colin de s'appuyer sur ce nouveau courant sans en adopter toutes les conclusions pour s'imposer sur les dirigeants du Parti démocrate populaire d'avant-guerre. Le destin du futur Mouvement Républicain Populaire se trouve synthétisé, presque programmé dans ce débat sur la nature et l'identité d'un engagement dans un parti démocrate d'inspiration chrétienne ou au sein d'une structure plus neutre dans sa définition. Denise RENDU, née Denise Jouve, alors fiancée de Gilbert Dru, et son mari, Christian RENDU, insistent, à partir de lettres reçues, dont certaines sont reproduites' en annexe, sur la foi et la sérénité de ce croyant prêt à toute éventualité qui, sous l'inspiration de ses maîtres, Henri-Irénée Marrou, Jean Lacroix et Emmanuel Mounier, exige de faire du « neuf ». Le sacrifice de Gilbert Dru et de Francis Chiral, responsable jociste, son adjoint avec Roger Radisson, lui aussi victime des nazis, dans l’organisation du CCAC (Comité de coordination et d'action chrétienne) pour la France du sud-est, est lié au hasard d'une perquisition chez Maurice Guérin, syndicaliste chrétien rallié à leur cause. Cependant l'exécution sommaire par la Gestapo à Lyon sur la place Bellecour, le 27 juillet 1944, de ce jeune homme de 24 ans est non seulement dramatique sauvage mais aussi symbolique : parmi les quatre autres résistants figurent un chrétien, un franc-maçon et deux militants communistes. Livre de témoignage, de remise dans le contexte lyonnais et parisien, cet ouvrage, qui ne prétend pas faire une biographie ordonnée de ce jeune lyonnais, choisi pour rejoindre Alger au titre de la résistance étudiante, rappelle aussi les engagements de certains catholiques sociaux en faveur de Pétain. Il met en lumière le refus du cardinal Gerlier de se manifester lors des funérailles émouvantes de Gilbert Dru, « l'homme qui croyait au ciel » comme le rappelle Aragon dans « la rose et le réséda ». D'autres ecclésiastiques, des militants du mouvement catholique, refusant le piège vichyste, ont été amenés à faire des choix qui n'étaient pas seulement d'ordre intellectuel ou militaire mais impliquaient aussi, pour certains et en particulier pour Gilbert Dru, un engagement politique au nom de la foi chrétienne. Ceux-là ont sauvé « l'honneur » de l'Église de France à la Libération.


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