REVUE : ÉTUDES THÉOLOGIQUES ET RELIGIEUSES, avril 1999

L'a. part de l'hypothèse tout à fait pertinente que « la voix, comme support de communication de la Parole dans l'exercice du culte chrétien, n'est pas seulement l'instrument de transmission d'un discours, ou la coloration d'une pensée, mais donne, dans son jeu avec le langage, de prendre part à une expérience dans le présent, expérience qui porte une résonance dans le passé comme dans l'avenir, et dont l'effet pressenti peut s'avérer durable » (4). Sur cette base, elle s'attache à montrer ce que furent la pratique et la réflexion liturgiques dans le catholicisme français de la seconde moitié du XVIIe et au début du XVIIIe s.
Dans les chap. I-III, elle étudie les catéchismes et livres d'instruction chrétienne, l'approfondissement par ceux qui sont chargés de l'office divin et la formation à l'oraison (mentale en particulier). Ces données sont problématisées : rapport entre la manifestation extérieure et la vie intérieure de la foi, entre parole et silence dans la querelle quiétiste (IV-V). Sont ensuite abordées les questions du signe et de sa production en régime de foi chrétienne (VIVII), du chant - ses pouvoirs et ses effets - et des orientations tridentines données à propos de la composition et de l'interprétation (IX-XII). Le dernier chap., « Théologalité de la voix », donne à l'enquête historique sa profondeur existentielle et ecclésiale.