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LE DIALOGUE IRENIQUE BOSSUET-LEIBNIZ ; La réunion des églises en échec (1691-1702)

LE DIALOGUE IRENIQUE BOSSUET-LEIBNIZ ; La réunion des églises en échec (1691-1702)

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Date d'ajout : mercredi 19 août 2015

par R. DARRICAU

REVUE : REVUE D'HISTOIRE DE L'ÉGLISE DE FRANCE n° 151, 1967

Pour quiconque étudie l'histoire du XVIIe siècle, les problèmes alors débattus par l'opinion publique apparaissent bien souvent assez semblables à ceux du XXe. On retrouve sans cesse sous la plume des auteurs les plus divers les vœux identiques : la paix entre les peuples, la recherche biblique, patristique et spirituelle, la nécessité d'une réforme hardie des institutions ecclésiastiques ; l'œcuménisme lui-même n'est pas absent de ces préoccupations, car, comme de nos jours, le monde chrétien était saisi par la nostalgie de l'unité.
Il régnait en effet « au milieu du XVIIe siècle, en Europe luthérienne, en Suède, en Danemark, en Hollande, en Allemagne, une aspiration générale à l'unité chrétienne, à une réunion des confessions protestantes entre elles, à leur réunion même à l'Église catholique. A ce climat d'irénisme, il y avait bien des causes » : scrupules d'ordre spirituel « éprouvés par les âmes sur le bien-fondé des schismes perpétuels et sur la prolifération des dogmes nouveaux professés par la réforme ; spectacle lamentable des guerres civiles et nationales, engendrées par les passions religieuses » ; « la constatation de la contradiction entre la liberté d'examen proclamée d'un côté par la Réforme, et, de l'autre, l'autoritarisme, l'intransigeance portée par ses protagonistes jusqu'à la cruauté, plus odieux que celui des papistes. C'était surtout l'étalement de l'anarchie doctrinale, issue du principe du libre examen, du pullulement des sectes issues du sein de la réforme, car ce n'était plus seulement de luthériens, de zwingliens, de calvinistes qu'il était question, mais de vingt, de cent confessions diverses et farouchement opposées entre elles, au profit du scepticisme, de l'incrédulité, du socinianisme ».
L'un des témoins les plus éminents de cette nostalgie fut Hugo Grotius, le fameux jurisconsulte et diplomate hollandais. Il ne fut pas le seul. On pourrait citer de nombreux noms. Mais « le personnage principal qui allait représenter l'Allemagne luthérienne, dans une suprême tentative de réunion à l'Église catholique, allait être un des plus grands génies du siècle, éminemment désigné par ses conceptions religieuses, comme par son universelle culture, pour assumer la redoutable entreprise : Leibniz ». Son interlocuteur fut un évêque, au nom prestigieux lui aussi, Bossuet.
A la suite de longues tractations, les conversations iréniques luthéro-catholiques s'ouvrirent en 1691. La première phase dura quatre ans. Ce fut « un savant et courtois dialogue ». On espéra d'abord beaucoup de ces échanges ; « les chances de succès, pour les délicates négociations en perspective, apparaissaient d'autant plus grandes que les deux partenaires partageaient en même temps qu'une mutuelle estime, un commun idéal philosophique ». Mais contre toute attente, les deux hommes se heurtèrent, « presque dès le début de leur échange de lettres, sur des questions latérales, sans intérêt en elles-mêmes. Leibniz voulait que Bossuet lui accordât que le concile de Trente n'était pas un concile œcuménique, ce que Bossuet ne voulut jamais lui concéder ». Les négociations furent interrompues en 1695.
Cependant tout n'était pas perdu. Les conversations luthéro-catholiques reprirent en 1699 : ni Leibniz, ni Bossuet ne se consolaient de la rupture. On fit de part et d'autre assaut d'ouverture et d'érudition, mais au bout de trois ans l'impasse était complète. Il fallut renoncer, « un grand espoir venait de s'évanouir ».
C'est tout le drame dont M. le chanoine Gaquère évoque aujourd'hui les phases. Il présente à cette fin les documents relatifs à la controverse de Bossuet et de Leibniz, en vue de la réunion des Églises, et qui sont conservés à la bibliothèque royale de Hanovre. Il les replace dans leur contexte historique et théologique, et les analyse très soigneusement. Il apporte ainsi de nouvelles pièces à l'histoire de l'œcuménisme. Elles seront très utiles à tous ceux qui consacrent leur vie la l'unité chrétienne.


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