On ne saurait mieux présenter Haïm Brezis que par les deux qualificatifs qui composent le titre de cet entretien : « mathématicien », professeur d'université couvert de titres et, chercheur passionné, il est également un « juif » qui, selon l'acception traditionnelle de ce terme, se révèle pétri de culture hébraïque et versé dans l'étude de la Torah et du Talmud.
Interrogé par son ami et collègue Jacques Vauthier, Haïm Brezis dépasse ici les clivages disciplinaires pour envisager un rapprochement méthodologique entre la recherche scientifique et l'étude des textes inscrite aux premiers rangs des mitsvot.
Né à la fin de la guerre, instruit par une mère érudite, Haïm Brezis reconnaît dans la rigueur exigée par le raisonnement talmudique l'un des fondements de sa « formation à la recherche ». Un autre lien intime unit ces deux versants de l'étude, celui de la créativité qui fait leur force et leur raison d'être.