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TH n°111 DOCTRINE ET EXPÉRIENCE DE L'EUCHARISTIE CHEZ GUILLAUME DE SAINT-THIERRY

TH n°111 DOCTRINE ET EXPÉRIENCE DE L\'EUCHARISTIE CHEZ GUILLAUME DE SAINT-THIERRY

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Date d'ajout : mardi 22 décembre 2015

par ESPRIT ET VIE , ao�t 2000

Né à Liège vers 1085, Guillaume devient moine puis abbé du monastère bénédictin de Saint-Thierry en Champagne. Il rédige alors sont traité Du sacrement de l'autel, dédié à son ami Bernard de Clairvaux, dans lequel il veut rectifier des erreurs ou du moins des témérités de son compatriote Rupert de Deutz au sujet de l'eucharistie. Puis le ci-devant abbé bénédictin devient simple moine cistercien au monastère de Signy dans les Ardennes. En 1144, il fait un long séjour chez les Chartreux du Mont-Dieu, à qui il adressera par la suite sa fameuse Lettre d'or. Il meurt à Signy en 1148.
Ce spirituel, ce contemplatif, ce grand lecteur des Pères d'Orient et d'Occident, est plus tourné vers la méditation et la prière que vers l'action. Il a laissé une série de Lettres, d'Oraisons, de petits Traités, ainsi qu'une Vie de saint Bernard. Comme théologien, Guillaume est déroutant, au sens propre car il ne suit pas une route droite, un parcours balisé, mais entraîne son lecteur dans des chemins de traverse, des digressions, des ex-cursus, qui de temps à autre débouchent sur des perspectives lumineuses avant de revenir aux sentiers sinueux et ombragés. À moins que l'on ne préfère une autre métaphore, employée par M. Rougé disant de Guillaume : « Sa doctrine eucharistique est comme une rivière souterraine, habituellement invisible mais dont les résurgences, au gré du cheminement de la pensée, attestent l'indubitable présence » (p. 111).
C'est dire qu'il faut de la patience, de la persévérance et un regard attentif pour découvrir et suivre la réflexion de l'abbé de Saint-Thierry au sujet du « sacrement de l'autel ». Le titre même de cet ouvrage : Doctrine et expérience de l'eucharistie laisse rêveur. La doctrine précède-t-elle l'expérience, et l'expérience devrait-elle se conformer à une doctrine déjà établie ? Ce qui étonne davantage, tout au long de ce travail, c'est l'absence presque complète de référence à la célébration de l'eucharistie : à la limite, on se demande si Guillaume est prêtre, s'il célèbre la messe, dans quelles conditions et avec quelle fréquence ; quelle « expérience » concrète a-t-il de l'eucharistie ? Quelques pages sur « la liturgie vécue et réformée » (p. 59-62) dans les monastères vers 1131 ne mentionnent même pas la célébration de la messe.
Cela dit, on suit volontiers M. Rougé, prêtre du diocèse de Paris, dans son exploration de la théologie et de la spiritualité eucharistiques du moine de Saint-Thierry et de Signy. Une première partie situe l'homme et son œuvre. Vient ensuite la présentation des thèmes eucharistiques essentiels : l'eucharistie comme nourriture, comme sacrifice, comme mémoire : on pourra s'étonner que la présence ne fasse pas l'objet d'un chapitre spécial. Enfin est proposé un itinéraire eucharistique qui met en lumière les relations interpersonnelles naissant du sacrement : d'une part, la présence de Jésus en son humanité et l'action de l'Esprit. Les grands thèmes abordés par Guillaume sont ceux de la théologie du XIIe siècle : la présence du Christ et ses modalités ; le sacrifice de la messe qui se prolonge ou mieux trouve son accomplissement dans le sacrifice de la prière et l'immolation quotidienne de la vie ; la mémoire, qui ne s'appelle pas encore mémorial, et est une trace de Dieu en nous.
De son vivant déjà, Guillaume avait été critiqué pour l'importance qu'il donnait à la communion spirituelle, qui semblait remplacer facilement sinon avantageusement la réception du corps du Christ. Mais on ne peut que lui donner raison lorsqu'il affirme que la communion au corps du Christ demeure incomplète si elle n'est en même temps communion à l'Esprit du Christ. Et sur ce dernier point on verra en Guillaume un précurseur, ou un fidèle héritier des Pères, quand il insiste que le rôle de l'Esprit Saint dans la sanctification et la transformation du pain et du vin, et sur l'importance de la communion à l'Esprit. Il ira jusqu'à dire que l'Esprit est « le sacrement des sacrements » (voir p.298).
Il y a quelques années, un cistercien écrivait une série d'articles intitulés : « Pourquoi est-il si difficile de lire les Pères cisterciens ? » (Collectanae Cisterciensia, 1993-1995). Tout en maintenant la question, on peut ajouter que, pour le lecteur armé de courage, de sympathie et de la préparation requise, il est fructueux et savoureux de lire un père cistercien tel que Guillaume de Saint-Thierry, ou la « traduction » qui nous en est donnée ici.


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