Date d'ajout : mardi 07 avril 2015
par Jean-Louis LE TALLEC
REVUE : Bruguières Actualités 19/03/2015
Propos recueillis par Jean Louis LE TALLEC
Jean-François Mézil, un Tarnais, était informaticien mais il a laissé sa carrière professionnelle pour satisfaire sa passion : l’écriture ! Il a déjà à son actif trois pièces de théâtre.
En quelques mots, comment présenteriez-vous votre roman ?
"Il commence par ces deux phrases : Je vais vous raconter demain. Hier était trop triste. Le narrateur imagine alors sa journée de demain : il prendra sa voiture. Ira en ville. Il imagine aussi le film qui sera projeté : un homme prend une femme en stop, s’en suit deux niveaux de fiction (la salle et l’écran) : les histoires s’entrecroisent. Dans la 2ème partie, on est demain et l’on découvre comment les choses se passent vraiment. Au plan de l’écriture, le style présente des analogies avec la technique cinématographique. J'ai cherché à donner le plus de rythme aux phrases."
C’est donc un livre sur la frontière entre imaginaire et réel ?
"Un livre centré sur la rencontre amoureuse. Un livre aussi sur la souffrance (après une séparation qui, quoique derrière, laisse encore des traces) : C’est mal de voler aux autres leurs joies. Sur la capacité de l’être humain à changer Hier et se rendre ainsi disponible à Demain, au lieu de vouloir l’inventer : C’est à votre passé qu’il faut vous en prendre. Attrapez vos pinceaux et coloriez-le."
D'après la physique quantique, il n'y a ni passé, ni futur, seul le présent existe. Qu'en pensez-vous ?
"Je préfère la formulation d'Einstein : "Des gens comme nous, qui croyons en la physique, savons que la distinction entre passé, présent et futur n'est seulement qu'une illusion obstinément persistante." Je me permets d'ajouter cette citation, extraite de Hier est en route : on ne peut parler d’aujourd’hui sans qu’il appartienne au passé. Le présent est une abstraction. Entre passé et avenir, il n’y a rien de saisissable : l’un et l’autre se touchent. Tout ce que je pouvais attendre de la vie, ce sur quoi j’avais une action possible, c’était de glisser un peu de confiance dans cet Aujourd’hui qui n’existait pas, par cette étroite porte entre Hier et Demain."