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MISES EN SCÈNE DE L’HUMAIN Sciences des religions, philosophie, théologie

MISES EN SCÈNE DE L’HUMAIN Sciences des religions, philosophie, théologie

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Date d'ajout : lundi 08 décembre 2014

par Gilbert SALEM

REVUE : 24 HEURES, Lausanne. 3 décembre 2014


Il a été professeur à l’Université de Lausanne durant 36 ans, trois fois doyen de la Faculté de théologie, artisan providentiel d’un rapprochement entre les Hautes Ecoles lémaniques, assumant en parallèle d’autres fonctions importantes. Mais à 67 ans, deux ans après sa retraite, Pierre Gisel ne baisse pas les bras et demeure un bougillon qui fait feu des quatre fers dans divers cénacles décisionnels, tant intellectuels que politiques. Actuellement, ce fils de protestants de Genève est – entre autres – expert très actif de la commission consultée par le gouvernement vaudois pour la reconnaissance de communautés religieuses minoritaires (musulmans, évangéliques, etc.). Une œuvre pionnière au niveau confédéral, depuis qu’un règlement d’application a enfin été adopté.
La semaine passée, au Café Romand, le professeur Gisel s’apprêtait faire l’un de ses fréquents déplacements vers des écoles françaises (Paris, Bourg-la-Reine, ou Lyon 2, Lyon 3). Il sirotait un petit noir à côté de son ordi portable, sur lequel s’amoncelaient des notes griffonnées pour un cours ou quelque conférence. Un exercice qu’il pratique avec maestria, et pour lequel il est toujours sollicité.
Il pimente ses discours avec un goût inné pour la controverse et les remises en question. Ce qui passionne ses auditoires et parfois irrite d’aucuns. Ainsi, sept de ses interlocuteurs de haut vol, appartenant à l’Institut religions, cultures, modernité de l’UNIL, qui fut en 2012 son ultime ancrage avant sa retraite, lui avaient soumis des réflexions auxquelles il répondit longuement, avec application, franchise et causticité. De disciplines diverses, pas forcément théologiques, mais où la religion est un thème central – qu’elle soit protestante comme Pierre Gisel, catholique, juive, etc. Lui-même s’étant ouvert prioritairement à l’étude des trois fois monothéistes, puis à d’autres traditions religieuses. Ces échanges, où la philosophie et l’anthropologie sont aussi abordées, font l’objet d’un nouvel ouvrage collectif *– le vingt-septième dans sa riche bibliographie – paru chez Beauchesne, dans le Ve arrondissement de Paris.
Il naît à Genève, dans une famille de protestants libéraux. Sa mère est infirmière, son père ébéniste puis administrateur dans le domaine médical. Elève brillant au Collège Calvin, il dégote le baccalauréat classique (latin-grec) en 1966, pour entamer des études de théologie à l’Université de Genève. Passionné de politique, il prend la tête du mouvement con contestataire qui, en Mai 68, remuait la vie estudiantine au bout du lac: «Nous nous y préparions depuis 1967; nous n’avions pas attendu les événements de Paris ou de Berlin, et notre contestation ne se traduisait pas par de petites fleurs. Il n’y avait pas de débordements incontrôlés. Je n’étais pas spontanéiste, mais pas non plus stalinien! Nous étions des étudiants responsables, publiant des brochures, faisant même grève pour réclamer sérieusement la démission d’un prof de théologie. Avec succès d’ailleurs…»
En octobre 1970, son mémoire de fin d’études est distingué par le Prix de philosophie de l’Université de Genève. Avant son doctorat en théologie, cinq ans plus tard, il peaufine sa formation aux Facultés de théologie de Marburg et de Tübingen, en Allemagne. Il enseigne, officie comme pasteur à Onex, administre la maison d’édition Labor et Fides menacée par la faillite et dont la librairie, protestante, était convoitée par la très catholique chaîne parisienne de la Procure. En reprenant ces éditions en 1976, il y crée plusieurs nouvelles collections. La même année,
à 29 ans, il est nommé professeur titulaire à la Faculté de théologie de l’UNIL.
Durant son long mandat de 36 ans, il oriente les enseignements vers des échanges interuniversitaires et c’est donc Gisel qui, entre 2000 et 2002, coordonne le projet de rapprochement entre l’UNIL, l’UNIGE et l’EPFL. Il se crée aussi un pôle de développement des sciences humaines à direction tripartite où il représentera le rectorat lausannois. Durant ses dernières années à la faculté, il doit arbitrer de nombreuses disputes entre théologiens, faire front à des collègues qui lui reprochent sa multidisciplinarité et le rejettent. « Moi j’aime faire bouger les gens. A l’heure où chacun s’enferme dans une méthode spécialisée, je reste un inclassable. Dans cette période en mouvement, je continue de croire à une transversalité des disciplines. Je ne veux pas me soumettre à une seule. Oui, je suis un insoumis, c’est peut-être mon héritage de Mai 68. »


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