IRÉNIKON, 2, 1974

Le grand pasteur d'âmes que fut Jean Chrysostome a nombre de fois touché dans ses écrits le problème de la souffrance, et beaucoup de monographies l'avaient déjà au moins obliquement relevé. Ce sujet est repris ici avec un effort constant pour saisir la pensée du saint docteur. Il semble bien qu'on ne peut plus, après cette étude fouillée, mettre en doute l'influence de la diatribe stoïcienne et sa marque dans la solution du problème. On sait l'appui que les vieux pélagiens ont cherché dans la pensée chrysostomienne ; on sait aussi les traces de sa doctrine et de celle des Pères grecs, ses contemporains, dans la polémique concernant la grâce (cf. sur le péché originel et son interprétation, la longue note de la p. 123). M. Spanneut avait déblayé le terrain en 1957 dans une thèse, retouchée en 1969, qui n'allait que jusqu'à Clément d'Alexandrie (Le stoïcisme des Pères de l'Église). L'A. du présent ouvrage s'y rallie sans ambage. Il est bien d'accord pour affirmer que la conception chrysostomienne de la souffrance est empruntée au stoïcisme et que les affirmations en sens contraire de quelques patrologues n'ont pu naître que d'un contact superficiel avec les écrits du saint docteur (p. 228). Ces pages sont le fruit d'une thèse défendue à l'université grégorienne de Rome.