BULLETIN DE LITTÉRATURE ECCLÉSIASTIQUE, avril 1974, 2,

L'existence de la souffrance et du mal pose une de ces questions auxquelles l'humanité se heurte continuellement, un des problèmes fondamentaux de toute philosophie et de toute religion. Il est au centre du christianisme avec la Croix du Christ. Il n'est pas sans intérêt d'étudier la réponse qu'ont essayé de lui donner les premiers penseurs du christianisme.
Jean Chrysostome est un grand orateur, un pasteur, un moraliste. Sur le plan théologique sa pensée n'a rien de particulièrement original. Inspiré par la philosophie stoïcienne comme par la théologie et la spiritualité chrétiennes, il ne diffère guère des auteurs ecclésiastiques antérieurs ou contemporains. Même les images qu'il utilise ont déjà toute une histoire.
L'auteur donne une bonne synthèse de cette doctrine éparse dans toute l'œuvre de Jean. Il accorde une attention spéciale aux études de mots. Il ne compare guère le Chrysostome aux auteurs chrétiens antérieurs pour en rechercher les sources ou en apprécier l'originalité : mais avant de se demander d'où un auteur a pris ce qu'il dit, ne faut-il pas commencer par établir ce qu'il a dit ? La doctrine ainsi exposée, de façon probe et sobre, est assez représentative de l'opinion commune des Pères grecs.
Peut-être l'auteur aurait-il pu insister davantage sur la réaction personnelle de Jean Chrysosotome à la souffrance, dans l'exil des dernières années, à travers les Lettres à Olympias.