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TH n°020 SOPHRONE DE JÉRUSALEM. VIE MONASTIQUE ET CONFESSION DOGMATIQUE

TH n°020 SOPHRONE DE JÉRUSALEM. VIE MONASTIQUE ET CONFESSION DOGMATIQUE

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Date d'ajout : mardi 23 mai 2017

par M. SPANNEUT

MÉLANGES DE SCIENCE RELIGIEUSE, XXX, 1973

Un beau livre au sens grec du terme « beau », qui tient de l'esthétique, de la raison et de la morale, c'est le jugement que l'on peut porter sur le Sophrone de Jérusalem que publie Christoph von Schönborn dans la collection «Théologie historique ».
Le livre est beau par le personnage qui en fait l'objet, un ermite édifiant du VIe-VIle siècle, poète, voyageur, promu soudain patriarche de Jérusalem, qui déclare modestement, au sujet de son élection : « Cela m'est arrivé à moi, trois fois malheureux, par grande contrainte et violence de la part des clercs aimés de Dieu, des pieux moines, des fidèles laïques et de tous les citadins de la très sainte ville du Christ notre Dieu. Ils m'ont forcé de leurs mains, agissant de façon tyrannique; et je ne connais ni comprends leurs motifs » (p. 84). Ce moine-évêque est un théologien très ouvert, qui a profondément assimilé la tradition théologique, qui la défend vigoureusement contre l'hérésie, qui la vit intensément, obsédé par la collaboration de Dieu avec l'homme, qui la chante dans sa piété et dans sa liturgie :
O mon peuple, que t'ai-je fait, ou en quoi t'ai-je contristé ?
J'ai rendu la lumière aux aveugles, j'ai purifié les lépreux, j'ai relevé l'homme qui gisait sur sa couche.
O mon peuple, en quoi t'ai-je attristé, et que m'as-tu accordé en retour ? Pour la manne, tu m'as donné du fiel, pour l'eau, du vinaigre, pour mon amour, tu m'as cloué à la croix (p. 224).

Ce beau texte, qui rappelle étonnamment les impropères de la liturgie romaine du Vendredi-Saint, est de Sophrone, selon certains manuscrits. Il en est digne en tout cas.
L'homme et sa pensée sont présentés par l'auteur, clairement - et c'est une autre beauté du livre. Après un bref historique du monachisme palestinien où s'inscrit notre ermite (pp. 11-49), il étudie la vie et les œuvres (pp. 51-117) et, beaucoup plus longuement, les doctrines (pp. 119-238), sous les titres suivants, souvent subdivisés : « Le conseil trinitaire comme source du dessein de l'économie » « L'économie du Fils », « La divinisation par synergie ». On trouve là une belle théologie, toute pénétrée de spiritualité, qui annonce bien la théologie grecque de nos jours - et cependant claire et rationnelle.
Le mérite évident de von Schöborn - et c'est une troisième beauté de ce livre -, c'est de s'être refusé à une analyse descriptive et morcelante. Il pousse le lecteur dedans, avec amour, très consciemment : « Cela demande du lecteur qu'il accepte un certain dépaysement, et adopte une attitude d'écoute et de méditation, sans laquelle nous risquons de réduire à nos conceptions la Parole de Dieu livrée dans les dits et les écrits des Pères » (p. 10). Il reproche sans ambages à de grands historiens de l'Église d'aborder « leur thème avec des catégories qui manquent souvent de cette connaturalité à l'objet qui seule permet d'en comprendre le sens propre   (p. 26 en note). « La vie des saints nous oblige à dépasser une vue de l'histoire comme limitée à de simples conditionnements sociaux ou psychiques » (p. 25). Une « lecture théologique » et spirituelle est nécessaire à leur véritable compréhension. Au long de ce livre, on sent la foi de l'auteur se mêler à celle de Sophrone et leur cœur battre à l'unisson. La vérité n'y a rien perdu.
Cette beauté est-elle sans rides ? Pas tout à fait. Même si ce moyen « évite des frais supplémentaires » (p. 8), l'helléniste souffre un peu de voir transcrits les mots grecs et discuterait volontiers l'opportunité de telle ou telle transcription, quand il trouve plus loin bien des lignes en caractères grecs, pas toujours essentielles. La table des mots grecs (en caractères grecs cette fois) est un peu sommaire. L' et l’  auraient mérité plus de place dans l'étude, mais elles apparaissent tout de même plus de deux fois chacune, comme l'index semble l'indiquer. Rides plus marquées et trop nombreuses: emploi irrégulier de l'italique, du trait d'union (Esprit-Saint et Esprit Saint, le monastère de Saint-Théodose et de Saint Théodose etc., s, ss, et sq employés sans distinction, fautes d'impression dès l'exergue ( pour ) et presque à chaque page. Mais on a mauvaise conscience et l'on se sent ingrat, quand on reproche ces bagatelles à l'auteur qui a mis en œuvre son intelligence, son cœur et sa foi pour vous offrir un si beau livre.


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