CAHIERS MENNAISIENS, 1981, 13

Le travail de Claude Bressolette se recommande par son sérieux et la solidité de sa documentation et je crois son livre essentiel à la compréhension des problèmes qui ont suivi la crise mennaisienne. Mennaisien lui-même au moment de l’Avenir (il collaborera avec le chanoine Sibour à l'Agence générale), Maret est le type même de ces prêtres de 1830 qui se veulent apologistes de la religion catholique (et ce n’est pas facile au XIXe siècle !) face à un rationalisme ou à un éclectisme triomphant. Fasciné par le mouvement des idées en Allemagne, lié lui-même à Döllinger, Maret, tant en Sorbonne où il assurera la direction très réussie de la Faculté de Théologie qu’à l'Ère nouvelle qu’il marquera de sa « griffe », a tenté de continuer la réconciliation tentée par Lamennais entre l’Église et le monde nouveau qui était en train de naître.
Que Claude Bressolette me permette une remarque. J'eus souhaité - si du moins la chose était possible - connaître davantage la profondeur de l’engagement mennaisien de Maret entre les années 1830 et 1834, savoir, par exemple, comment il réagit aux encycliques papales qui frappèrent Félicité. Je crois que cela eût été préférable aux longueurs qui marquent la soutenance de la « thèse-bidon » (quatre pages et demie) de Maret (p. 157) et son arrivée en Sorbonne. J’eus souhaité aussi une conclusion, à moins que celle-ci ne soit donnée par le cours professé en Sorbonne par Maret en 1850-1851, « l'Église et l'État » et qui, présenté également par Claude Bressolette, vient de sortir aux mêmes Éditions Beauchesne.