Prince Wladimir I. GHIKA
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EAN/ISBN : 9782701004716
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Nb de pages : 184
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32.50 € |

On trouvera ici, en un seul volume :
1. La reproduction de la première édition des « Pensées pour la Suite des Jours» (1923).
II. La série de « Pensées » publiée dans le « Roseau d'or ») (8e vol. des Chroniques, 1928).
III. La série de « Pensées » publiée dans « Vigile » (48 cahier de 1930).
IV. Un grand nombre de « Pensées » inédites.
Le tout repris dans un nouvel ordre. Un ordre à peine perceptible, mais qui, subtil et discret, a paru préférable à toute autre présentation, dès que le nombre des pensées détachées s'est trouvé dépasser une certaine limite. Pour un petit nombre, en effet, peut mieux convenir l'imprévu du désordre – la corbeille à papier vidée au petit bonheur sur la table, avec l'attrait de la surprise, contraste ou harmonie entre les éléments fortuitement rapprochés. Quand le nombre s'accroît, les conditions changent: si l'on veut lire en suivant, la permanence du décousu peut amener de la fatigue; si, au contraire on quête au bon gré de l'ouverture du volume (chose souvent pratiquée et souvent heureuse en matière de « livre de chevet »), la superposition de trop de hasards accumulés peut nuire à la fin poursuivie.
Ici donc, un fil ténu, encore capricieux, souvent noué, renoué, et festonnant, vient relier un peu plus que par le passé les pensées que l'on met sous les yeux du lecteur. Il les réunit surtout, par groupements d'affinités, par « familles » et par « niveaux », mais sans rigueur de plan préétabli. Ici non plus l'ordre qui se laisse entrevoir ne veut être ni rectiligne ni didactique. Il s’insinue plus profondément et plus délibérément que dans les premières séries parues. Plutôt que dans l'ensemble, il se marque de préférence à l'intérieur des groupements de pensées, qui ainsi arrivent mieux à s'éclairer et à s'équilibrer les unes les autres.
Après cet avertissement, vont venir les préfaces successives des premières séries, préfaces dues à l'amitié et au talent de F rancis Jammes et de Jacques Maritain. Ces préfaces font à l'auteur « déjà nommé », une trop grande place. L'auteur lui-même le regrette. Il lui paraît pénible et presque choquant, au seuil d'un livre de ce genre de ne pas être tout à fait un anonyme (je dis: « pas tout à fait », car tout lecteur de l'espèce que je souhaite sentira que le meilleur ici, n'est pas de moi, mais de Dieu et de lui-même). En l'occurrence l'auteur voudrait être aussi peu que possible considéré comme auteur. Ce qu’il est en une certaine mesure et, en tout cas ce qu’il essaie intensément d’être, c est « un témoin de vérité », dépouillé de tout ce qui peut dessiner l'individu et classer la personne, et, dans la personne, résolu à ne laisser voir que ce qui peut venir de Dieu comme don gratuit.
Et tout cela pour mieux entrer, sans nom, ni forme, dans la meilleure intimité de chacun, – « toutes portes fermées » – ; pour aborder l'âme du lecteur un peu à la façon des anges, dans un silence mutuel, mystérieusement; pour se glisser dans le fond de cette âme, tout près de l'endroit où Dieu parle, et afin de mieux permettre d'entendre Sa voix... C'est le sort qui a été rêvé pour ces pages, et qui, déjà, pour quelques-unes d'entre elles a été réalisé, de la plus étrange et la plus émouvante façon, ces derniers temps, durant « la suite des jours ».
Le plus souhaité des éloges que l'on pourrait accorder à ce recueil, je le répète, ce serait de me faire savoir que, en le lisant, on m'y a, moi-même, suffisamment oublié. V.G.
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