ACOB-MEDÉWÀLÉ AGOSSOU
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EAN/ISBN : 9782701001081
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Nb de pages : 258 p
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ÉPUISÉ
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Depuis une quinzaine d'années, Africains et Occidentaux parlent de "formes africaines de l'Eglise et du christianisme", de "désoccidenta1isation de la théologie", d'"africanisation de la théologie et du christianisme". Délimitons un peu le problème.
a - Le christianisme est une vie. Le prêtre africain comme tout prêtre se doit d'aider ses frères dans la foi. Comme prêtre et théologien il dispose d'une référence capitale qui est le message du Christ dont l'Eglise garde le dépôt. En tant qu'Africain, il demeure conscient des valeurs spirituelles authentiques et originales qui sont comme les notes caractéristiques de sa nation; ces valeurs forment un véritable héritage culturel précieux dont il est pétri et auquel il a aussi à se référer. Bien comprises, faut-il le dire, ces valeurs culturelles ne sont pas contraires au Message chrétien. En tant qu'acculturé, il porte, avec cette "hérédité", des valeurs spirituelles de diverses familles culture1les.Le théologien africain se trouve donc dans une situation pour le moins inconfortable. Interrogé par des questions venant de tous ces trois pôles de référence, il se demande ce qui sortira de toutes ces confrontations? Des idées magnifiques et généreuses, de belles élévations spirituelles théoriques et vides !S'il en était ainsi, alors le théologien africain aura failli à son devoir.
b - Le Christ est venu pour que tout homme qui croit ait la vie. Il y a là une affirmation de foi et d'espérance. Cette foi n'est pas, à cause de l'espérance qui l'accompagne, un acte isolé, posé une fois pour toutes; elle se vit dans une conversion de tous les jours, à travers les menus faits et situations de chaque instant. Cette conversion est un exercice perpétuel de traduction de notre conception globa1e et particulière de la vie dans l'unique vision de la vie apportée par le Christo
Voilà pourquoi ce serait commettre une grave erreur que de vouloir réduire le problème de l'Eglise en Afrique à des questions de Liturgie, de musique sacrée voire de pastorale.Nous n'en nions absolument pas l'importance; nous disons simplement que ce n'est pas l'essentiel. Le problème n'est pas plus résolu par la simple relève au niveau le plus haut de la hiérarchie catholique ou pardes emprunts aux éléments de notre culture par ailleurs momifiée. La solution est dans la prise de conscience de notre aliénation mentale due à notre formation qui nous fait parler un langage étranger à notre peuple.
Il n'est pas question pour nous de nous en prendre aux formes dégénérées de pratiques ou d'attitudes religieuses qu'elles s'appellent syncrétismes ou superstitions. Mais d'interroger les motivations profondes qui les ont créées parce que déçues par certaines formes d'importation.
Cependant simplifier outre mesure le problème en traitant d'occidental tout et absolument tout ce qui est actuellement fait et vécu dans l'Eglise est également faux, tant il est vrai qu'avant d’être Africains, Asiatiques ou Européens, nous sommes d'abord des hommes et il y a des gestes, des symboles qui expriment des expériences ni africaines, ni asiatiques ni européennes mais humaines.
Poussant plus avant, on doit reconnaître qu'il y a des formes de pensée communes à tous les hommes : les proverbes et les paraboles existent partout. Le raisonnement scientifique est compris par tous ceux qui ont étudié. Les raisonnements philosophiques, sous des formes différentes, cherchent à répondre aux questions fondamentales qui se posent à l'esprit humain.Aucun système philosophique ou théologique n'est inaccessible à qui fait de la philosophie ou de la théologie 0
Il faut par conséquent tirer au clair l'ambiguïté dont sont chargés les termes "occidental" et "occidentalisé" et reconnaître ce qui, dans l'occidenta1, est commun parce qu’universellement humain d'une part et de l'autre ce qui est marqué du cachet occidental; nous voulons parler de cette tournure d’esprit, de cette tendance plus ou moins accentuée, caractéristique de l'homme de cette partie du monde que l’on appelle l'Occident 0 C'est à ce niveau que se situe l'originalité propre à chaque peuple.
Ces remarques délimitent notre question et posent les théologiens africains dans une triple confrontation : référence au Message de la Révélation, Référence à notre dimension d'acculturés et référence à notre hérédité culturelle, car dorénavant les théologiens africains participent à la réflexion théologique de 1’Eglise et la nouveauté de leur point de vue ne sera plus quantité négligeable dans une théologie catholique.
Ce point de vue pourra, et nous l’espérons, faire découvrir des aspects inédits du christianisme.
Tenter donc une herméneutique chrétienne de notre patrimoine culturel et pousser cette exégèse jusqu'à un discours théologique, telle est l'ambition qui nous anime.
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Avant-Propos
Notes Préliminaires
Sommaire
Introduction Générale
Première Partie : APPROCHE LINGUISTIQUE
Chapitre 1er : Question de Méthode
Dimension de l'oralité
Méthode par convergence
Le point de vue du linguistique
Phénoménologie de la parole
Relation parole-silence
Conclusion : Une vaste induction
Chapitre 2e : Voie d'accès
Introduction
Mawu désigne Dieu ?
a)Mawuet l'Etre Suprême
b) Ecrits du XIXe-XXe siècles
c) Mawuet les Vodu
Chapitre 3e : Essai d'analyse sémantique
Mawu, Mahù, Mahu ?
Mawu, distribue les corps ?
Mawuvient de Ye-Mowo ?
Sé et Dada-Segbo
Conclusion : Séraison transcendante
Gbedoto
Rapports Mâwu, Sé, Gbedoto
Conclusion de la Première Partie: Nom invoqué, évoqué
Deuxième Partie : APPROCHE ANTHROPOLOGIQUE
Chapitre 1er : Les éléments constitutifs de Gbeto
Gbeto, comment es-tu fait ?
Wutu ou la raison concrète de tout
Agbazà (corps humain)
Yè ou l’ombre portée de wu (corps)
Sé ou le principe vital
Lido ou l'ombre immatérielle de Sé
Peut-on parler de quatre âmes ?
Chapitre 2e : Gbeto dans ses relations
Introduction
comme l'arbre et ses branches
comme les branches d'un arbre
l'idée de Ako et de Henu
Le Hàgbe ou la classe d'âge
L'ami, "Alenuxoto"et le Pacte de sang
Chapitre 3e : Gbeto et l'Histoire
Introduction
vi(de l'enfant)
Avant la naissance
A la naissance: la recherche du joto
La recherche du "Dù" principiel
Imposition du nom
Le Videto (sortie de l'enfant)
Sukuku(l'offrande à l'astre des nuits)
"Azo"(la maladie)
Ku (la mort)
Introduction
Le thème de la mort dans le langage
Mort normale et anormale
Le statut des défunts
Relation Morts-Vivants
Relation Vivants-Morts
Conclusion de la Deuxième Partie
Troisième Partie : APPROCHE RELIGIEUSE
Chapitre 1er : Prolégomènes à la structure de la pensée religieuse Fo
Etat du problème
Les mots Vodu etHu
Origine mythiquedes Vodù
La vie des Vodù
Chapitre 2e : Structure de l'univers religieux fo
Les Vodu et Mâwu-Gbede
Impact des Vodù sur la vie culturelle et sociale
Gbeto en quête de Gbedoto ou la signification du phénomène Vodù
L'homme en situation avec la nature
Dialectique de participation vitale
Originalité du phénomène Vodu
Conclusion des trois parties :
Une vision originale de la dignité de l’homme
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