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BB n°37 LE COURAGE DE PENSER. Simone Weil entre politique et mystique

BB n°37 LE COURAGE DE PENSER. Simone Weil entre politique et mystique

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Date d'ajout : mercredi 25 janvier 2012

par Claude DROZ

REVUE DE THÉOLOGIE ET DE PHILOSOPHIE à LAUSANNE

L'auteur montre bien l'appétit d'engagement de S. Weil dès sa prime jeunesse, d'abord sans nulle référence religieuse mais dans la lignée d'Alain, son maître. On saisit d'emblée l'importance du monde du travail et du souci qu'il soit au service d'un épanouissement grâce à une visée transcendante, dont la lecture de Platon est une première source mais au service de l'action hic et nunc. Ainsi voit-on S. Weil pédagogue du syndicalisme, tant par ses articles dans la Révolution prolétarienne que sur le terrain, jusqu'au célèbre passage en usine. Il s'agit pour elle de dénoncer la dégradation de la dignité du travail par l'exploitation. Il faut « sentir avec les défavorisés et les malheureux ». On voit bien alors ce que Robert Chenavier appelle le parcours « Platon Marx et retour» car si important que soit le marxisme, l'exigence d'une Transcendance lui manque et il court par là même tous les risques que déjà· la jeune fille de vingt ans voyait venir. De même dénonçait-elle le péril nazi. Au cœur de la gauche et parfois en lui résistant, elle lutte aux côtés de Boris Souvarine. Mettant en garde contre l'appareil administratif, policier et militaire, elle est pacifiste avec Léon Blum et pourtant s'engage sur le front républicain en Espagne, mais en revient renforcée contre son horreur de la force qui tue. Elle voudrait voir changer les structures et elle dialogue avec des ingénieurs et lutter pour une culture ouvrière. Elle prend aussi conscience du piège pacifiste que viendra confirmer la guerre même. Avec sa famille S. Weil quitte Paris pour Marseille, et c'est à ce moment qu'elle va se tourner vers le christianisme (n'ayant été jusqu'alors qu'inspirée par la culture chrétienne). Les rencontres de Thibon et du Père Perrin cristallisent cette expression nouvelle qui atteint un sommet dans ses écrits du temps des Cahiers. Mais elle se tourne aussi vers la spiritualité orientale, apprenant le sanscrit et atteignant une compétence admirable. Enfin, pensant rejoindre les forces résistantes, elle part avec sa famille pour New York au printemps 42 et regagne Londres à l'automne. Sa santé, fragile dès l'origine, se détériore et elle meurt en août 43. Ses derniers écrits sont cependant d'une rare profondeur; ce sont eux notamment qui ont fait dire à Camus qu'il lui paraissait « impossible d'imaginer pour l'Europe une renaissance qui ne tienne pas compte de exigences que Simone Weil a définies ». On peut chaleureusement recommander ce livre très documenté au service d'un admirable exemple du « courage de penser ».


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