Luxembourg SUD PRESSE MARDI 1 MARS 2011

17 récits pour un « max » de plaisir

Quel étrange écrivain que Michel Wagner. En 2008, cet Arlonais nous avait entraînés dans un récit captivant et bouleversant, L’Apparence de la mort. Maintenant, il nous prend par la main et nous mène à la découverte de 17 courts récits, sur un rythme soutenu, sur un ton plus léger, surprenant. Un recueil baptisé “ Les Crocs ”. L’exercice, périlleux, aurait pu lui coûter sa peau d’auteur. Il devrait lui valoir une nouvelle forme de reconnaissance. On prie pour que cela soit le cas en Belgique, où “ L’apparence ” avait été bien trop ignorée.
On a aimé “Les Crocs” pour plusieurs raisons. La première tient en ces histoires nées de la collision de personnages improbables, par- fois grotesques, souvent dramatiques. Tous sont des jouisseurs de vie, des affamés de l’existence. Le récit, bref, prend à la gorge, intrigue, incite à la réflexion. La seconde est la qualité de l’écriture de Michel Wagner. Au bout de la plume on devine le philologue qui se nourrit des classiques, anciens et contemporains. Mais aussi le philosophe qui jette autour de lui un regard sans complaisance. Et qui, sans avoir l’air d’y toucher, analyse les comportements des uns et des autres. Bref, “ Les Crocs ” ce n’est que du plaisir.