Editions BEAUCHESNE

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LETTRES ET ÉCRITS SPIRITUELS

LETTRES ET ÉCRITS SPIRITUELS

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Date d'ajout : lundi 28 septembre 2015

par Jean BOREL

REVUE DE THÉOLOGIE ET DE PHILOSOPHIE, 144 (2012)

Il est des livres dont on se demande comment ils ont pu voir le jour. Tel est bien celui-là, dont Nathalie Nabert est la cheville ouvrière, avec la collaboration de moines chartreux et de plusieurs personnes qui se sont rendues disponibles pour rassembler quelques 260 lettres écrites par Dom Jean-Baptiste Porion, profès de la chartreuse de La Valsainte en 1925, à l’âge de 26 ans, devenu procureur général de l’ordre des chartreux à Rome de 1946 à 1981, décédé le 4 août 1987 à la Valsainte où il était revenu à cette dernière date. Quand on sait qu’à la mort d’un moine chartreux, comme ce fut le cas pour Dom J.-B. Porion, les lettres et documents personnels sont détruits, et que la confidentialité et la discrétion la plus radicale entourent ce qui a touché de près ou de plus loin à sa vie la plus intérieure, les six cents pages de correspondance qui nous sont offertes font figure d’exception et doivent être lues en conséquence. Ce n’est qu’avec l’aval du Prieur de la Grande-Chartreuse que ces lettres, précieusement gardées par leurs destinataires respectifs, peuvent être publiées aujourd’hui, à la satisfaction et à la reconnaissance de tous ceux qui connaissent de renom la profondeur de sa vie contemplative, l’érudition théologique, philosophique, littéraire et spirituelle impressionnante qu’il avait acquise par la possibilité de parler ou de lire dix-huit langues, l’acuité de son regard sur les problèmes de son temps et sur les réformes de Vatican II en particulier, en un mot son intelligence et une capacité de synthèse hors du commun qui étaient les siennes dans une humilité et une droiture sans faille. Réparties en treize liasses, selon les noms des correspondants auxquels elles étaient destinées, parmi lesquels nous trouvons Stanislas Fumet, Angèle et Georges-Humbert Radkowski, l’abbé et le cardinal Charles Journet, Georges Borgeaud, Jacques et Raïssa Maritain, Georges Cattaui et Jean de Menasce, ainsi que quelques confrères chartreux restés anonymes, ces lettres sont éditées non pas selon un classement thématique, mais dans l’ordre chronologique propre à chacune d’elles. Comme le dit Mme Nabert, cette manière de faire « a le mérite d’épouser le flux de la vie et des événements au fur et à mesure des échanges humains et des affinités qui se nouent et se dénouent – de préserver au temps sa place perméable aux mouvements intérieurs avec leurs avancées et leurs récessions toujours révélatrices de l’homme dans son rapport au monde et au divin » (p.10). Il est impossible de faire le tour de tous les thèmes abordés dans ces lettres, comme des conseils et enseignements spirituels qu’il a donnés de telle façon à l’un, de telle façon à l’autre, et que l’on peut retrouver sous une autre forme encore dans les ouvrages qu’il a laissés comme « Amour et silence », « Trinité et vie surnaturelle » ou dans les articles qu’il a rédigés pour la revue Nova et Vetera. Mais ce que l’on peut et doit dire, c’est que, pour Dom J.-B. Porion, au niveau spirituel où il se plaçait lui-même, dans l’exigence de l’unique intuition qui l’a toujours animé et qui était la simplicité de Dieu, intuition qui l’a fait parcourir aussi bien l’Occident que l’Orient chrétien et non chrétien, l’Advaïta Vedanta et le Zohar, et qu’il a su trouver chez Angelus Silésius et les maîtres taoïstes, Maître Eckhart et la mystique rhéno-flamande, Hadewijch d’Anvers et bien d’autres encore, tout fut toujours ordonné à la plus stricte rigueur et probité intellectuelle, comme à la plus stricte orthodoxie doctrinale et ecclésiale, dont il a toujours eu le souci. Telle fut sa force, reçue dans l’exercice intense d’une vie contemplative, dont la tranquillité et le calme furent les premières et essentielles dispositions, pour que puissent devenir « transparentes les profondeurs de l’esprit » (p.38). Si, à un premier niveau de lecture, chacune de ces correspondances exprime une même qualité de compréhension et d’attention envers les personnes auxquelles il s’adresse, le ton de chacune est toujours particulier, selon les problématiques envisagées ou les conseils donnés. Et soudain, un frisson saisit le lecteur, comme si, au fil de la lecture de ces lettres, il se sentait de plus en plus indigne d’entrer, sans le mériter, dans l’intimité d’une telle intériorité et d’assister à l’acte même de leur écriture manuscrite : indiscrétion indue ? Peut-être. Pourtant elles sont là, dans nos mains auxquelles elles n’étaient pas destinées, comme l’un de ces nombreux joyaux de la littérature mystique posthume. A nous de savoir les recevoir à leur juste mesure, et de réaliser, si l’on devait une conclusion provisoire à cette présentation d’une somme incomparable et incomparablement précieuse, que « l’Unique n’est pas objet de parole » comme il l’écrit à l’un de ses frères en 1974 (p.42).L’ouvrage se termine avec une bibliographie de Dom J.-B. Porion et un index des noms, des lieux, du concile, des périodiques, collections et dictionnaires cités.


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