L'Homme nouveau

Le concordat signé difficilement en 180 l, après neuf projets, entre la France et le Saint-Siège mettait fin à une décennie de conflit et de per­sécutions. Le texte voté par les Chambres en 1802 comportait en complément 77 « Articles organiques pour le culte catholique » qui n'avaient pas été soumis au Saint-Siège. Cet­te distorsion d'origine explique, en partie, les difficultés d'ap­plication du Concordat, jus­qu'à son abolition en 1905 par la loi de Séparation de l'Égli­se et de l'État. Jean-Pierre Chan­tin publie sur ce siècle de ré­gime concordataire un livre de synthèse, très clair, avec une chronologie détaillée, des en­cadrés, des cartes et le texte complet des deux textes légis­latifs (Concordat et loi de Sé­paration) qui ouvrent et fer­ment la période.

On trouvera notamment une présentation détaillée des lois de laïcisation, votées entre 1879 et 1889 et qui préfiguraient la loi générale de Séparation de 1905. Déjà antérieurement, sous le Second Empire, les thèses séparatistes se répan­dent et se radicalisent (p. 127-­128). Et c'est le ministre de l'Instruction publique et des Cultes de Napoléon III, Gus­tave Rouland, qui, en 1865, dans un discours au Sénat, dé­nonce les congrégations reli­gieuses, «  institution périlleuse et mauvaise » , et les tiers-­ordres de laïcs «  œuvres trop ascétiques et dévotes pour n’être pas éloignées de la véritable piété ».