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TH n°119 PROPHÈTE DES TEMPS DERNIERS. JÉRÔME COMMENTE DANIEL

TH n°119 PROPHÈTE DES TEMPS DERNIERS. JÉRÔME COMMENTE DANIEL

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Date d'ajout : mardi 21 décembre 2010

par B. Mounier

REVUE D’HISTOIRE ET DE PHILOSOPHIE RELIGIEUSES 2010, Tome 90 n° 4

L’étude de l’exégèse hiéronymienne des Prophètes se développe au gré de monographies portant sur un commentaire particulier, comme les ouvrages désormais classiques d’Y.-M. Duval sur Jonas ou de P. Jay sur le Commentaire sur Isaïe. Dans cette perspective, l’ouvrage de R. Courtray, issu de sa thèse soutenue en 2004 à Lyon II sous la direction de G. Sabbah, constitue une étude des plus abouties sur le Commentaire de Daniel de saint Jérôme.
À l’image du livre biblique expliqué, rangé parmi les Prophètes ou les Hagiographes selon les canons, le commentaire de Jérôme a lui aussi un statut nuancé, comme le rappelle l’A. en introduction. Composé en 407, ce premier commentaire d’un Grand Prophète tranche par sa méthode d’explication plus rapide que celle appliquée aux douze Petits et par sa visée polémique revendiquée. Mal reçu dès l’époque de Jérôme et peu estimé des chercheurs, l’In Danielem prend toute sa dimension grâce à cette monographie.
En cinq parties d’une grande clarté d’expression et aux transitions soignées, l’A. analyse la spécificité de l’œuvre dans tous ses aspects. Partant des circonstances de composition et de transmission du texte, l’A. décrit
ensuite le texte biblique que travaille et organise Jérôme, avant d’identifier les textes à l’aide desquels il accomplit son oeuvre : ses sources profanes (le traité Contre les Chrétiens de Porphyre), grecques, latines et juives. L’A. procède, dans une partie moins novatrice, à la description, en grande partie lexicale, de la méthode exégétique elle-même, et achève l’étude, dans une partie extrêmement stimulante, en examinant l’interprétation eschatologique à l’oeuvre dans l’In Danielem.
Si le long relevé des variantes textuelles de Daniel signalées par Jérôme (p. 86-104) aurait peut-être pu se réduire à un tableau synthétique, on appréciera l’efficacité et la grande précision de l’analyse, aussi bien ponctuelle (par exemple la théorie des Empires, p. 397-403) qu’au long cours, comme la remarquable enquête visant à déceler les emprunts de Jérôme à ses sources (particulièrement Hippolyte et Origène, p. 171-219). À ce titre, l’identification des sources juives implicites (p. 254-260) est à souligner ; par une enquête volontairement limitée, mais judicieusement définie, l’A. décèle plusieurs convergences avec la tradition rabbinique, prouvant une nouvelle fois que Jérôme connaissait et utilisait la tradition orale juive de son temps.
Tout en faisant ressortir le caractère propre de son objet d’étude, l’ouvrage placé dans la lignée de celui, devenu une référence, de P. Jay, reprend souvent ses modes d’analyse, quitte à parfois ne faire que les confirmer en dernier ressort, comme dans la quatrième partie ; cependant, l’A., faisant toujours preuve de prudence, souligne les points communs sans manquer de faire ressortir les traits spécifiques.
On relèvera une rare coquille dans la n. 29, p. 299 : il faut sans doute lire De viris 75 (PL 23, 722 A ; TU 14, p. 41) ; de même qu’on reste surpris de l’organisation des indices (la traditionnelle organisation chronologique est
abandonnée au profit du volume croissant ; on regrette aussi l’absence d’index scripturarum).
Outre l’éclairage supplémentaire jeté sur l’exégèse de Jérôme, c’est un double apport que procure l’ouvrage de R. Courtray pour la juste saisie de l’In Danielem. Avant tout, à travers une enquête minutieuse, il confirme la qualité minimale que l’on reconnaissait bien volontiers jusqu’alors à cette œuvre : celle de témoin privilégié de sources et d’interprétations perdues.
Mais, par un véritable passage au révélateur, l’A. fait ressortir l’originalité du travail exégétique à visée apologétique de Jérôme : il montre que le Père use alternativement, comme sens complémentaires, de l’histoire (biblique, mais aussi du Ve s.) et de l’eschatologie, pour révéler toute la dimension prophétique
du livre de Daniel. En cela, par cette monographie, l’A. a su ouvrir le sens de l’In Danielem.


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