REVUE : BIBLIOGRAPHIE DE LA PHILOSOPHIE, janvier 1998

En préface, F. C. présente cette spécialiste de la philosophie française moderne, indique des éléments biographiques concernant son parcours intellectuel et politique, et énonce la problématique de l'ouvrage : la pensée, et la culture dans le cadre de laquelle elle se forme et se meut, doivent se confronter à la question du temps, car la culture est liée à l'histoire et donc nécessairement évolutive ; cependant, des permanences sont nécessaires, il y a une nécessaire stabilité relative, faute de quoi elle n'aurait pas de continuité. Dès lors, comment s'articulent les permanences et les transformations qui caractérisent chaque moment culturel, et comment s'y inscrit la pensée philosophique ? L'ouvrage, se penchant sur les travaux de philosophes (ou de penseurs d'autres disciplines, notamment scientifiques) qui se sont confrontés de façon importante à cette question, analyse les solutions qu'ils apportent, ou la manière dont ils renouvellent le problème - faisant observer que la manière même dont est interprétée une pensée est elle-même prise dans l'histoire et la culture, qui lui fournit ses cadres et ses schèmes d'interprétation. Dévoilant le caractère illusoire du systémisme, le texte veut surtout s'interroger sur la question du sens et de l'ordre dans l'histoire tout en se demandant si le fait de poser la question du sens n'est pas déjà une entrée dans la métaphysique, le sens de l'histoire ne venant pas de l'histoire elle-même. Y-a-t-il des règles du sens ? A cette question, elle donne une réponse nuancée, dictée par le mouvement dans lequel est nécessairement prise la pensée.