Editions BEAUCHESNE

57.00 €

BAP n°61 LES LIMITES DE L’HISTORICITÉ. CONTINUITÉ ET TRANSFORMATIONS DE LA PENSÉE

BAP n°61 LES LIMITES DE L’HISTORICITÉ. CONTINUITÉ ET TRANSFORMATIONS DE LA PENSÉE

Ajouter au panier

Date d'ajout : vendredi 04 décembre 2015

par Michel FATTAL

REVUE : REVUE DE THÉOLOGIE ET DE PHILOSOPHIE, février 2001

L'histoire de la culture intellectuelle comme histoire des idées et de la pensée est-elle condamnée à être emprisonnée par la variabilité et les transformations incessantes du temps ou est-elle en mesure de laisser entrevoir certaines continuités et permanences qui permettraient en quelque sorte de dépasser et de transcender l'histoire dans le sens d'une recherche de la vérité ? L'enquête de l'A. porte en fait sur les limites de l'historicité et de la variabilité de la pensée intellectuelle telle qu'elle se manifeste dans les textes. C'est donc en herméneute et non véritablement en historienne qu'elle tente de comprendre le mouvement et la vie de la pensée cherchante mise en œuvre dans les quatre couches essentielles de toute formation intellectuelle : la manière de soulever et d'articuler les problèmes, l'appareil conceptuel et catégorial mis en œuvre dans le travail intellectuel, les règles du sens, ainsi que l'épistèmè représentant l'ensemble des convictions concernant l'ontologie, l'axiologie et la théorie de la connaissance propres à une époque déterminée occupent les quatre chapitres de son ouvrage et constituent ainsi la matière à partir de laquelle elle prouve, d'une manière progressive et argumentée, la thèse selon laquelle il existe bien certaines formes de stabilité au sein même de la culture intellectuelle. Mais en quoi consistent ces « îlots de stabilité » (p. 278) qui viennent mettre en échec toute forme de relativisme absolu ? Et quel est l'intérêt philosophique d'une telle réflexion ? L'examen de chacun de ces éléments de la formation intellectuelle pris séparément permet à l'A. de repérer de l'ordre et de la permanence dans le flot des événements et des textes. D'après elle, on ne peut réduire ce qu'elle nomme la pensée cherchante à la seule pensée scientifique, car « les problèmes les plus urgents ne viennent ni des aspirations à la maîtrise scientifique et technique du monde, ni des spéculations abstraites, ni de l'investigation neutre à l'égard des événements et des phénomènes, mais de ce qui touche l'homme de la façon la plus directe. Ils sont liés à nos angoisses existentielles, à notre recherche du sens de notre propre vie, à nos contacts avec les autres, bref, à tout ce que nous apporte l'expérience du monde qui nous entoure et qui n'est pas toujours accueillant » (p. 73). Cette lecture existentielle et herméneutique de la pensée cherchante qui prend ses distances par rapport à toute forme de scientisme exacerbé et qui dépasse la constitution formelle des éléments du texte pour envisager, à travers le réseau des valeurs, des convictions et des opinions, les projets et les espoirs de l'homme ainsi que ses doutes et ses aspirations profondes, conduit l'A. à émettre des critiques à l'égard de L'archéologie du savoir de Michel Foucault qui n'accepte nul système de valeurs et nulle vision du monde, qui « ne veut atteindre aucun noyau caché, aucune origine, aucune source, [mais] se contente de la description systématique de ce qui donné à l'extérieur » (p. 252). C'est justement dans ce que M. Foucault a écarté que l'A. situe le noyau même de la pensée. C'est dans cette couche fondamentale de l'épistèmè ou de ce que Walicki à la suite de Goldmann appelle « la vision courante du monde » (p. 29) qui se dévoile à travers l'analyse du texte et l'éclaire que résident ces invariants culturels dénotant la présence d'une stabilité relative de ce qui change que se glissent la métaphysique et la philosophie. Le fait même de questionner ce problème de l'identité et de la différence, du même et de l'autre, de l'être et du devenir à travers l'étude herméneutique d'une histoire de la culture illustre d'une manière convaincante la thèse de l'A. et confère à son travail toute sa teneur philosophique puisqu'elle répète d'une manière nouvelle et originale une réflexion inaugurée depuis les Grecs et reprise par la modernité. C'est notamment à ce titre que l'œuvre de l'une des plus éminentes spécialistes de la pensée française en Pologne mérite d'être connue (voir la préface de F. Chirpaz, p. 5).


Donnez votre avis Retour
RECHERCHER DANS LE CATALOGUE BEAUCHESNE

aide


DICTIONNAIRE DE SPIRITUALITÉ
ÉDITION RELIÉE
DS

LE COMPLÉMENT PAPIER INDISPENSABLE DE :

DS
ÉDITION EN LIGNE




EN PRÉPARATION
LA RÉVOLUTION DE L’ÉCRIT. EFFETS ESTHÉTIQUES ET CULTURELS

FOLIES ET RIEN QUE FOLIES

Fascicule I
dans la même collection
Fascicule II Fascicule III Fascicule IVa Fascicule IVb

PENSÉE SYMPHONIQUE

LE POUVOIR AU FÉMININ

JEAN BAUDOIN (CA. 1584-1650) Le moraliste et l’expression emblématique

Écrits sur la religion


L'Education Musicale


SYNTHÈSE DOGMATIQUE

Partager et Faire savoir
Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur Google Buzz Partager sur Digg