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BAP n°63 MAURICE BLONDEL ET LA QUÊTE DU SENS

BAP n°63 MAURICE BLONDEL ET LA QUÊTE DU SENS

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Date d'ajout : dimanche 11 octobre 2015

par Marcel NEUSCH

REVUE : LA CROIX, août 1999

Maurice Blondel (1861-1949) aura eu des années fastes. Ce fut d'abord le centenaire de L'Action (1893), puis celui de La Lettre consacrée à l'apologétique (1896), deux textes fameux, qui figurent dans les premiers volumes de ses Œuvres complètes, éditées aux Presses universitaires de France (deux volumes parus). Le cinquantenaire de sa mort (4janvier 1949) offre une autre occasion d'honorer sa mémoire, mais surtout de scruter sa pensée.
Une pensée qui a renouvelé en profondeur l'interprétation de la foi chrétienne dans son rapport aux exigences de la raison moderne. Sa thèse, L'Action, qui réalisait ce projet, avait eu l'art d'irriter les rationalistes : ils avaient le sentiment que Blondel voulait les « forcer » à croire en montrant que le surnaturel était une requête de la raison. Elle n'inquiéta pas moins les théologiens : ceux-ci le soupçonnaient de naturaliser le surnaturel, dès lors qu'il était compris comme une nécessité inscrite en l'homme.
Dans La Lettre, qui est une réponse à ces griefs, Blondel fait valoir d'abord que, s'adressant non pas aux « âmes qui croient », mais aux « esprits qui ne croient pas », il fallait bien, pour leur faire accepter la foi, établir qu'elle correspondait à une exigence immanente de la raison car « l'immanence est la condition même de la philosophie ». Mais, voulant rassurer les théologiens, il se devait aussi d'établir que son projet respectait intégralement les exigences du surnaturel comme don gratuit et librement offert. Sa méthode, prétend-il, est donc « en règle » des deux côtés.
Ces questions firent l'objet de deux colloques qui se sont tenus à Aix-en-Provence, sous les auspices de l'association des « Amis de Maurice Blondel », à l'occasion du centenaire de La Lettre. Favorisant l'axe théologique de sa pensée, les Recherches de science religieuse (RSR) s'attachent à manifester d'abord la pertinence de son projet, à en définir les contours et le contexte. Elles s'interrogent aussi sur sa validité pour aujourd'hui (Chr. Theobald), notamment dans le contexte du dialogue interreligieux (J.-M. Aveline). A cet égard, il y a des ressources inexplorées dans la pensée de Blondel.
Le deuxième ensemble de textes, qu'on lira dans Maurice Blondel et la quête du sens, est d'une tonalité plus philosophique. « Oui ou non, la vie humaine a-t-elle un sens, et l'homme a-t-il une destinée ? » Ainsi commençait L'Action. Le sens, tel est bien le mot clé de la pensée blondélienne. C'est l'exigence de sens qui constitue le ressort de toute action humaine, une approche qui croise celles d'un certain nombre de ses contemporains, tels que Berger, S. Weil, Ollé-Laprune, Jeanne Mercier, etc.
Blondel écrivait, dans La Lettre : « Le seul péril serait de nous dérober à la loyauté d'une impitoyable discussion qui, en ces questions où le silence et l'oubli sont les suprêmes injures, est devenue la plus grande marque intellectuelle de respect. » Rigueur et respect dans la discussion, ce sont des qualités que le maître d'Aix possédait au plus haut degré, et qu'il mettait au service de ce qui seul lui importait: la vérité de l'homme.
Autre sujet : lors d'un colloque qui s'est tenu à Metz, et dont viennent de paraître les actes (1), Jacques Audinet, l'un des théoriciens de ce qu'on appelle la « théologie pratique », a comparé le christianisme à un vaisseau spatial qui a quitté la planète mère et ses repères, et qui se trouve désormais devant le choix : ou se dissoudre ou saisir les nouvelles possibilités qui s'ouvrent à lui. C'est cette deuxième option qui a été privilégiée par les différentes interventions, même si les sons de cloches étaient loin d'être en parfaite harmonie.
Une fois de plus, on a surtout fait un inventaire des défis rencontrés par le christianisme à travers les continents : statut de la femme, crise des institutions, théologie de la libération, crise de la mémoire croyante… Mais on s'est aussi posé une question fondamentale : comment insérer la chose chrétienne dans cette société « postmoderne » ? Chacun (philosophe, historien, sociologue…) y est allé de son analyse et de ses suggestions. Deux axes furent explorés, l'axe du langage et l'axe du lien social : le dire et le faire. Vaste programme, qui témoigne d'un christianisme en pleine interrogation sur sa place dans la société actuelle.


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