Editions BEAUCHESNE

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11. DIEU AVEC L'ÊTRE. De Parménide à Saint Thomas. Essai d'ontologie théologale

11. DIEU AVEC L\'ÊTRE. De Parménide à Saint Thomas. Essai d\'ontologie théologale

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Date d'ajout : mardi 21 mars 2017

par Beno�t GARCEAU

REVUE : ÉGLISE ET THÉOLOGIE

J'ai déjà eu l'occasion de présenter au lecteur d'Église et Théologie l'un ou l'autre des dix premiers volumes de la collection Philosophie. Je rappelle qu'il s'agit d'une collection dont chaque volume recueille les travaux des enseignants de la Faculté de Philosophie de l'Institut catholique de Paris sur un thème étroitement lié à la théologie: la révélation, le rite, la croyance, etc., et que le regretté P. Dubarle, qui fut le promoteur de cette collection, avait voulu que ces travaux témoignent de trois choses : de la « convivialité de la pensée » de son équipe de collaborateurs, de leur intérêt pour ce qui se passe au royaume de la pensée théologienne, puis de ce que peut être la philosophie d'un croyant, librement dévouée à la foi religieuse qui cherche dans l'intelligence humaine sa propre raison bien accordée à la raison de l'homme, sans cesser pour autant d'être la philosophie d'un croyant qui pense avec liberté (voir sa « Chronique de philosophie », dans Revue des sciences philosophiques et théologiques, 62 [1978], p. 589-598).
Le maître d'œuvre actuel de la collection, Jean Greisch, a eu l'heureuse initiative, pour le onzième volume de la série, de regrouper cinq études du P. Dubarle, déjà publiées entre 1969 et 1981. Elles portent toutes sur le problème de l'être dans son rapport avec la question de Dieu, de Parménide à saint Thomas d'Aquin, en passant par Platon, Aristote et saint Augustin. Elles forment un volume extrêmement dense et éclairant, dont les cinq chapitres reconstruisent, avec une intelligence pénétrante, les grandes étapes de la question ontologique.
Dieu avec l' être, tel est le titre que le P. Dubarle a voulu donner aux cinq études ici réunies. À quiconque a lu le Dieu sans l'être de Jean-Luc MARION, paru il y a six ans, et dont on a pu sortir un peu irrité, le titre du P. Dubarle pourrait donner l'impression d'avoir une intention polémique. Ce serait mal connaître l'auteur de ce volume. Il n'est pas dans son tempérament d'attiser les controverses, lui qui a toujours vu dans la pratique de la philosophie un effort de médiation raisonnée entre deux royaumes, pour lesquels il avait un respect sans feinte, mais qu'il savait souvent opposés l'un à l'autre: celui de l'intelligence croyante et celui de l'entendement scientifique.
Il reste cependant que le P. Dubarle a des choses décisives à dire à ceux qui, impressionnés par l'accusation d'onto-théologie lancée par Heidegger à toute théologie se servant du langage de l'être, cherchent à sortir de la métaphysique et à mettre Dieu hors de l'être. D'abord que de la méprise onto-théologique, de la méconnaissance de la différence entre l'être de la compréhension et le Dieu de la perception théologale, si évidente dans certaines formes modernes de théologie naturelle ontologisante, les authentiques théologiens de l'âge pré-moderne, comme saint Augustin et saint Thomas, se sont comme d'instinct gardés. Il leur est même arrivé d'en faire l'expresse dénonciation. La « qualification contemporaine et sommaire d'ontothéologie donnée dans un but critique à toute théologie qui fait appel au lexique de l'être pour parler et traiter de Dieu, pour impressionnante qu'elle puisse être à la suite de Kant et Heidegger, n'a pas grand sens, tant que l'on ne s'occupe pas de préciser quel est le mode d'emploi, fait explicitement ou implicitement, du lexique de l'être par la pensée et le discours qui se disent théologiques » (p. 216-217). Ce qui se trouve à l'œuvre chez saint Augustin et saint Thomas est, plutôt qu'une onto-théologie, une véritable ontologie théologale, c'est-à-dire une forme particulière d'ontologie, qui présuppose l'intelligence théologale et pourtant ne s'impose pas universellement à tout esprit, mais représente une forme d'ontologie chrétiennement recevable et conceptuellement féconde.
Pour le P. Dubarle, qui refuse d'enfermer la philosophie du croyant dans l'alternative entre la métaphysique de l'Exode et l'exode de la métaphysique, une ontologie portée par la même inspiration, non moins conceptuellement féconde, mais enrichie de la prise de conscience moderne de la subjectivité et de la conviction de ne pouvoir s'imposer à tous les esprits, représente une tâche indispensable. Elle fut la préoccupation majeure des dernières années de sa vie. Il me confia, au début de l'année 1979, en me faisant don du texte dactylographié d'un essai d'ontologie, vraisemblablement prêt pour l'édition, que c'était là ,d'œuvre de sa vie ». Il est fort souhaitable que les responsables de la collection Philosophie trouvent bientôt le moyen d'en réaliser la publication.
Benoît GARCEAU, o.m.i.


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