Editions BEAUCHESNE

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04. LE SUJET DE L'EDUCATION

04. LE SUJET DE L\'EDUCATION

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Date d'ajout : mardi 21 mars 2017

par R. VOETZEL

REVUE : REVUE D'HISTOIRE ET DE PHILOSOPHIE RELIGIEUSES 1980, 1

Si l'on sait d'avance bien distinguer la « différence » et la « différance », ce qui est « différentiel » et ce qui est « différenciel », on lira sans peine les diverses études de ce livre (dont quelques-unes sont d'accès un peu difficile) rédigées par une équipe d'auteurs qui appartiennent tous, à des titres divers, à l'Institut Catholique de Paris.
Peut-être que si figurait en tête l'exposé final de A. Rey-Herme, on comprendrait mieux de quoi il s'agit : nous avons là en effet un très remarquable, quoique évidemment bref, historique de l'éducation, avec le thème persistant de la liberté d'enseignement (« liberté de qui ? », dit l'auteur) et la recherche de points de référence pour tenter de résoudre les problèmes qui se posent aujourd'hui. Trois sociétés peuvent revendiquer un droit de libre intervention dans l'éducation : la communauté nationale, la communauté familiale et la communauté religieuse, mais il y a un quatrième prétendant, le « maître d'école », dont l'originalité ne saurait être entamée par la ou les communautés qu'il fait mine de représenter. Dès lors, la vraie question n'est-elle pas celle que l'on pose volontiers : « A qui appartient l'enfant ? », mais bien celle-ci qui est toute différente : « A qui appartient-il de se substituer à l'enfant dans l'incapacité provisoire où il se trouve d'exercer efficacement la liberté de développement qui est la sienne ? ».
Avant d'en arriver là, le lecteur est invité à faire le détour par l'examen de « l'intégration sociale et l'accomplissement de soi dans la psycho-pédagogie moderne » (O. Hameline) et à suivre P. Kreppelin, auteur de Le psychodrame moyen de formation (Paris, 1977), dans son interrogation de psychanalyste : « Ce que le "on" veut dire » (sous-titre : «  Inconscient groupal et analyse du "on" »). On sera peut-être un peu surpris, en lisant J. Houssaye, d'apprendre que, « fondamentalement, toute pédagogie se définit par deux sujets, un mort et un fou. Instaurer une pédagogie, c'est donc attribuer aux trois éléments (élèves, professeur et savoir) les statuts de sujets, de mort et de fou ... Changer de pédagogie, c'est changer de mort, c'est changer de manque. Quoiqu'il en soit, en pédagogie, hors de la mort, point de salut ».
L'étude de J. Milet (« Pour une pédagogie différencielle ») nous ramène à des questions plus concrètes ; l'auteur se moque doucement des doctrines pédagogiques abstraites, élaborées en vase clos où l'on trouve toutes sortes de gens ... sauf des enfants. «  Il n'y aura jamais d'autre enseignement valable que celui qui va d'un homme à un autre homme. Il faut que s'établisse l'échange entre deux "différentiations". Or, la machine (l'auteur vise ici les procédés audio-visuels automatisés) est in-différenciée. Tout le mal vient de là, » Notons encore la suggestion qui combat le mythe du rythme en réclamant, par une meilleure répartition des « matières » d'étude, un déroulement plus lent du cursus scolaire. Ajoutons aussi la nette et réjouissante revendication qui consiste à confier aux Facultés de théologie la formation de quiconque se propose de faire de l'enseignement religieux (comme revient aux Facultés de philosophie la tâche de former les futurs professeurs de philosophie).
Il y a une certaine mélancolie dans le ton qu'utilise P. Mayol avec cette interrogation : « Vers une société sans initiation ? ». Réponse : « Il n'y a pas de société sans initiation, et notre société est une société sans initiation. » Les Églises, tout spécialement, ont beaucoup à faire pour retrouver l'exercice du rôle initiatique qu'elles ont perdu ...
« Enseigner : vocation ou martyre ? » : telle est la question proposée par J. Piveteau. Celui-ci reste trop disciple de saint Cassien (mis à mort par ses élèves avec les stylets et poinçons servant à graver leurs caractères d'écriture, se vengeant ainsi de la sévérité de leur maître » pour ne pas conclure avec élégance : « S'il y a une vocation à l'enseignement, c'est la vocation au martyre ». Une telle formule, à notre sens, pourrait dangereusement servir de facile excuse aux maladresses courantes et aux échecs, totaux ou partiels.


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