Editions BEAUCHESNE

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04. LE SUJET DE L'EDUCATION

04. LE SUJET DE L\'EDUCATION

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Date d'ajout : mardi 21 février 2017

par J. PINTARD

REVUE : ESPRIT & VIE mai 1981

Dominique Dubarle, de la Faculté de Philosophie, présente en quelques pages, dans la collection animée palr cette Faculté, les sept études faites par des chercheurs et praticiens de l'Institut Supérieur de Pédagogie. Entre les deux formations universitaires de philosophie et de pédagogie au même Institut Catholique de Paris, la collaboration existe dès l'origine : ce livre en est l'un des fruits pour aujourd'hui.
Quel accord, quelle tension y a-t-il entre société et individu, quelle antinomie entre « intégration sociale et accomplissement de soi » ? Daniel Hameline affronte cette question fondamentale et en dégage les implications à travers les travaux des psychologues, des psychopédagogues. II montre l'équivoque de la notion de milieu, souligne le rôle déterminant dans la psychologie moderne de la notion d'adaptation, critique l'œuvre de Wallon et retient l'actualité d'une visée personnaliste. Les aspérités d'un vocabulaire de spécialiste ne sont pas assez épargnées au lecteur et cette difficulté n'est pas toujours allégée par le style. Avec Philippe Kaeppelin nous découvrons les multiples emplois du pronom indéfini : On. L'analyse de « Ce que « ON » veut dire » conduit à mettre en relief l'usage du « On » comme le sujet d'un groupe. Le « On » est un sujet groupal. En lui les sujets individuels se découvrent une autre dimension d'eux-mêmes constitués en inconscient groupal. Il y a lieu d'en tenir compte dans le discours des groupes.
Sous le titre « Sujet, mort et folie en pédagogie », Jean Roussaye décrit comment peuvent s'articuler les trois éléments de toute pédagogie : professeur, élève, savoir. Deux éléments dominent toujours et le troisième se trouve alors plus ou moins évincé, faisant le mort ou le fou. Trois types de pédagogie sont ainsi schématisés : 1. Le professeur enseigne le savoir et l'élève est alors relativement passif à moins qu'il ne chahute. 2. Le professeur prend un rôle d'animateur vis-à-vis des élèves et le savoir devient le parent pauvre. 3. Les élèves apprennent le savoir et c'est alors au professeur d'avoir le rôle d'un guide qui s'efface. Tout ceci est décrit avec les nuances nécessaires par un praticien qui marque finalement sa préférence pour le troisième type de pédagogie.
L'expérience se perçoit aussi dans l'étude de Jean Milet, « Pour une pédagogie différentielle. Positions et propositions ». L'auteur part de constatations : il n'y a pas deux élèves semblables et il n'y a pus non plus deux maîtres semblables. Il place alors la relation maître-élèves sous le signe de la causalité exemplaire. Cette relation aurait pu être éclairée davantage dans la même ligne aristotélicienne grâce à l'apport de Saint Thomas dans les Quaestiones disputatae De Veritate Q XI De Magistro art. 1. II reste que pour respecter la diversité de ses élèves tout en tenant compte de la sienne propre, le maître doit avoir une pédagogie différentielle. Aussi des réformes tant pédagogiques qu'administratives sont-elles proposées en finale. En face de l'évolution sociale actuelle et de ces incidences sur la pédagogie Pierre Mayol pose la question  : « Vers une société sans initiation ? ».
Avec Abel Pasquier. l'auteur pense qu'une des difficultés majeures de notre civilisation gravite autour du concept d'initiation. Celle-ci comprend trois phases : rupture, participation, dépassement. Elles sont spécialement évidentes au plan religieux dans l'itinéraire du novice appelé à s'insérer dans une communauté mais elles se constatent dans bien des domaines. L'initié est re-né : il n'est pas un individu replié sur lui-même dans sa subjectivité : il a acquis une identité.
Quelques pages alertes et riches d'expérience :
Enseigner, vocation ou martyre ? par Jacques Piveteau rappellent les rares qualités nécessaires à l'éducateur, démasquent ct mettent au clair les motivations d'enseignants. L'histoire de Saint Cassien mis à mort par ses propres élèves qui le martyrisèrent avec leurs stylets et leurs poinçons peut s'épurer en un mythe, « le mythe de Saint Cassien ou le mythe d'Œdipe appliqué il l'enseignant ». Ce dernier est une sorte de père spirituel et il vient un moment où son emprise doit disparaître, où l'éduqué doit se lever pour vivre seul, sans maître.
Une dernière étude faite par Alexandre Rey-Herme s'intitule : « La liberté d’enseignement : liberté de qui ? ». Aujourd'hui pour certains défenseurs de la liberté de l'enseignement, la réponse semble évidente. Cependant les sociétés civile, familiale, religieuse, voire scolaire ont tour à tour prétendu avoir, sur l'éducation de l'enfant, entière liberté de décision, en fixer l'orientation générale et en déterminer les éléments essentiels. Il est passionnant de suivre ces variations au fil de l'histoire. Notre guide nous décrit ainsi successivement la Cité éducatrice, le libéralisme familial de la Grèce classique, de la Rome ancienne, de l'Empire romain, l'éducation par l'Église jusqu'au XIIe siècle, puis, au XIIIe siècle, à la Révolution, la Révolution et l'École, qui aboutit à une rivalité sans issue.
Ces lignes n'ont pu donner qu'un aperçu de l'intérêt et de l'actualité de ce recueil qui manifeste ce que l'esprit de la pédagogie porte de meilleur pour à présent.


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