Editions BEAUCHESNE

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03. LE POUVOIR

03. LE POUVOIR

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Date d'ajout : mardi 18 juillet 2017

par Jean-Dominique ROBERT

REVUE PHILOSOPHIQUE DE LOUVAIN, août 1979

Nous avons plusieurs fois déjà fait le compte rendu d'ouvrages de cette excellente collection, fort heureusement éditée par la maison Beauchesne qu'il faut ici remercier. Le présent ouvrage collectif arrive à donner la parole à des auteurs connus, compétents: ils savent bien et clairement parler de choses qu'ils connaissent de façon particulièrement profonde. La présentation, où nous avons reconnu le style de D. Dubarle, affirme trop modestement qu'il ne s'agit que de coups de sonde relatifs au pouvoir, saisi dans trois champs : religieux, philosophique et politique. Une remarque importante est faite à propos de l'étude du pouvoir en fonction du champ religieux : « Qu'il s'agisse d'histoire au bénéfice de la réflexion du philosophe, qu'il s'agisse de la réflexion au contact de quelque positivité historique et humaine, des philosophes en acte de la foi catholique ont pris le parti de l'étudier dans leur champ religieux propre, et de dire alors quelque chose sur ce qu'est à leurs yeux la méthode intellectuelle du philosophe croyant, et, qui plus est, du philosophe soucieux de ne point se laisser trop facilement qualifier de 'théologien' parce que c'est d'un donné de sa propre confession religieuse qu'il s'occupe » (p. 7). Pour les trois contributions relatives au champ proprement philosophique, on nous dit : « La première est une étude sur le pouvoir de persuasion du discours, dont l'ancienne rhétorique faisait si grand cas. La seconde, tout à fait centrale, fait, dans un style fort moderne, l'examen du pouvoir (et aussi de l'impouvoir) de la philosophie comme telle. La troisième enfin médite, à même la contemporanéité de nos auteurs en vogue, le pouvoir des signes - devenus dans l'épistémé de notre époque insignes, parfois dérisoires, parfois tragiques, d'un pouvoir qui, la plupart du temps se manque, mais parfois tout de même se réussit, en tableaux d'une négativité étrange » (p. 8). Il nous semble particulièrement opportun de souligner ici les textes où Dubarle parle de : « Philosophie de croyant et théologie » (pp. 47-52). Du point de vue d'une réflexion de type épistémologique, et pour détecter soigneusement la spécificité du travail et de la recherche du philosophe croyant, D. Dubarle écrit des choses que l'on ne saurait trop méditer : surtout après des décennies de « rationalisme » dans le monde catholique, où, tout en prônant parfois une philosophie de type « existentiel », on n'en continuait pas moins souvent à couper délibérément la recherche philosophique du chrétien de ses racines authentiques. Écoutons donc le Père D. Dubarle parlant du regard vrai d'un philosophe croyant, mais qui n'entend nullement faire de la théologie : « Ce regard pourtant n'est pas celui d'un incroyant, ni même celui d'un 'sujet philosophant' abstrait, se figurant avoir gagné l'attitude du philosophe au terme d'une 'mise à part' plus ou moins cartésienne de sa propre foi, ou encore au terme de quelque 'mise entre parenthèses' de la puissance affirmative, spontanément réaliste de celle-ci. C'est donc le regard d'une conscience qui, solidairement de celle de son Église, se trouve de fait et irréductiblement impliquée aussi bien dans cette doctrine que dans cette pratique, et cela jusqu'au moment où entrant dans l'attitude philosophique, elle entreprend de les reconsidérer et, le cas échéant, de les réinterroger » (p. 47). Il ne faut pas oublier en effet que « le croyant a une certaine compréhension vitale par le dedans. Cette compréhension le fait en principe capable de reconnaître et de comprendre, également par le dedans, le sentiment spécifique - disons tout de suite le sentiment théologal - qui anime pareil vécu, qui en inspire et en soutient les élaborations doctrinales. Ainsi la réflexion du croyant, si celui-ci entend réfléchir à ce que lui proposent le vécu et la doctrine de sa propre communauté croyante, emporte concrètement avec elle sa participation effective, vive en principe, à la spécificité religieuse qui trouve son expression dans la conduite et la doctrine sur lesquelles elle se propose de revenir » (p. 48). Et D. Dubarle, explicitant encore les choses, écrit : « m'écartant donc de cette méthode de l'extériorité « objective » trop souvent crue inconditionnellement nécessaire à la pratique de l'intelligence, je prétends suivre ici, et la suivre en philosophe, une méthode faisant positivement place et donnant un rôle fonctionnel spécifique à la participation vive, par le dedans, du sujet réfléchissant à ce que sa réflexion met en cause, à ses particularités et ses originalités effectives s'il en est. Méthode légitime en principe, authentiquement philosophique, pourvu qu'elle soit consciente, conséquente avec elle-même, capable d'auto-critique et clairement avouée » (p. 49). On est loin de tant de craintes passées, à l'égard d'un « philosopher dans sa foi », (dans le sens indiqué), comme d'autres et c'était leur droit - entendaient philosopher « dans leur non-foi ». Nous ne voudrions pas donner ici l'impression d'établir un palmarès, mais, avec les pages de D. Dubarle, celles de P. J. Labarrière nous ont particulièrement enrichi. Il nous reste à établir la table des matières, comme suit : Présentation par D. Dubarle. 1. Le champ religieux: J. Chatillon, L'exercice du pouvoir doctrinal dans la chrétienté du XJlf siècle. Le cas d'Etienne Tempier; D. Dubarle, Pouvoir et autorité dans l'Église chrétienne. II. Le champ philosophique: B. Quelque jeu, «Démiurge de persuasion». Recherches sémantiques, sophistiques et rhétoriques sur les rapports entre langage et pouvoir; P. Colin, Le pouvoir de la philosophie; J. Greisch, Le pouvoir des signes, les insignes du pouvoir. Notes sur les nouvelles questions du pouvoir. III. Le champ politique: P.-J. Labarrière, La rationalité du pouvoir, ou comment gérer l'héritage hégélien; H. Faes, Pouvoir politique et forces productives.


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