Editions BEAUCHESNE

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03. LE POUVOIR

03. LE POUVOIR

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Date d'ajout : mardi 18 juillet 2017

par J. PINTARD

DOCTRINE, AVRIL 1981

Si l'attention se fixe plus spécialement sur le pouvoir politique au moment d'élections, la réflexion philosophique élargit l'horizon et découvre, au-delà d'une actualité passagère, des données permanentes ct des domaines variés en relation avec le pouvoir. Trois champs d'étude où s'exercent des pouvoirs sont ici abordés par des professeurs de l'Institut Catholique de Paris, chacun le faisant selon ses compétences ct ses préoccupations personnelles : ce n'est pas l'un des moindres intérêts de ce livre que la diversité de ces approches qui se complètent sans épuiser la richesse du thème.
Dans le champ religieux, Jean Chatillon présente comme exemple de « l'exercice du pouvoir doctrinal dans la chrétienté du XIIIe siècle, le cas d'Etienne Tempier ». Cet évêque de Paris promulga le 7 mars 1277 une condamnation des 219 propositions jugées contraires à la foi catholique, condamnation qui a visé entre autres certains points de l'enseignement de Thomas d'Aquin. Les circonstances historiques permettent d'expliquer partiellement la conduite de l'évêque de Paris, de la mieux comprendre. Le pouvoir doctrinal de la papauté et celui de l'évêque se conjuguent et interfèrent dans ce cas, ce qui permet d'en étudier l'exercice et la portée dans la chrétienté du XIIIe siècle. Rappelons qu'un autre évêque de Paris, Etienne de Bourret a annulé, le 14 février 1325, les condamnations portées par son prédécesseur.
Pour traiter d'un vaste sujet « Pouvoir et Autorité dans l'Église chrétienne », Dominique Dubarle a soin de le préciser qu'il le fait en philosophe croyant : il tient compte très clairement dans sa démarche rationnelle de sa foi chrétienne, et même pour les lieux où s'exerce l'autorité en matière de conviction religieuse, de sa foi catholique ; il conduit cependant son étude non en théologien, mais en philosophe : il éclaire alors la question de fond du pouvoir doctrinal au sein de la communauté religieuse ct apporte finalement de précieuses réflexions sur une crise de l'autorité au sein de l'Église chrétienne.
Dans le champ de la philosophie, trois études sont consacrées à des points de vue qui touchent la pratique de la philosophie depuis les origines jusqu'à son influence actuelle.
Bernard Quelquejeu par ses « recherches sémantiques, sophistiques et rhétoriques sur les rapports entre le langage et le pouvoir » met en relief la puissance du rhéteur « démiurge (ouvrier) de persuasion ». Pierre Colin étudie le pouvoir de la philosophie et cela d'abord dans le cas de deux grandes philosophies celle de Platon, et celle de Descartes. En guise de conclusion, des périodes plus récentes sont abordées, le XIXe siècle notamment avec le traditionalisme et la philosophie universitaire comme l'éclectisme de Victor Cousin qui fut membre du Conseil de l'Instruction publique, directeur de l'École normale, président du jury de l'agrégation ; quand telle philosophie d'un homme bien placé prend alors un pouvoir dans la société, il est alors légitime de se demander si ce pouvoir est bien encore uniquement celui de la philosophie. Jean Greisch constate combien sont insuffisantes les représentations habituelles du pouvoir alors qu’il y a de multiple espèces de pouvoirs ; il pense que les vraies questions se situent au niveau des rapports des pouvoirs et des langages. Dans cette perspective, Jean-Jacques Rousseau apparaît comme un précurseur et l’analyse d’une étonnante pièce de théâtre le « Gaspar Hauser » de Peter Handke vient illustrer la dictature des mots. Ces « notes sur la nouvelle question du pouvoir » font méditer sur le « pouvoir des signes et les insignes du pouvoir ».
Dans le champ politique ce sont Hegel et Marx qui ont surtout retenu la réflexion critique des deux derniers collaborateurs de l’ouvrage. Pierre-Jean La Barrière ancre le point d’attache de son développement sur une proposition centrale de Hegel, « La rationalité du pouvoir » selon ce philosophe est alors analysée et cette investigation historique est faite surtout pour voir « comment actuellement gérer l’héritage hégélien ». La « philosophie politique » d’Éric Weil apparaît alors comme une réussite sur ce point. Avec Hubert Faes, c’est de Marx qu’il s’agit. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les luttes sociales n’ont pas pour enjeu principal, selon Marx, le pouvoir politique. Celui-ci est grevé d’illusion comme le montre la critique de l’État, de l’aliénation politique : les rapports des hommes et de la nature ont d’autres sources de transformation où se joue l’avenir de l’histoire d’autres puissances que le « pouvoir politique » : ce sont les « forces productives », Marx en précise progressivement la notion. A s ‘en tenir au plan économique et social son analyse n’est pas négligeable : elle permet aussi de mieux comprendre les options de certains marxistes aujourd’hui.


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