ARCHIVES DE PHILOSOPHIE, 44, 1

Cet ensemble de contributions arrive opportunément à un moment où réflexion et critiques sur le pouvoir se multiplient. Le lecteur doit cependant être averti que l'approche de ce volume privilégie le pouvoir du théologien et celle du philosophe, plus que le pouvoir de l'autorité politique proprement dite. Ainsi les deux premières contributions, celles de J. Châtillon et de D. Dubarle portent-elles sur le pouvoir du théologien ; l'article du Père Dubarle sera lu avec un intérêt particulier au moment où des conflits se développent dans l'Église catholique entre le Magistère et certains théologiens. P. Colin réfléchit sur le pouvoir et le rôle de la philosophie et de philosophe. B. Quelquejeu aborde un thème important, celui du rôle du langage en politique, mais limite son approche à l'analyse d'Aristote. Deux autres contributions, plus directement, politiques quoique centrées sur des auteurs philosophes, étudient l'une la place du politique dans le système hégélien (P. J. Labarrière) et ce texte est de poids pour écarter certaines interprétations tendancieuses de la pensée hégélienne, l'autre (Faes) analyse la spécificité de l'approche du politique par Marx. Enfin l'article le plus près de l'actualité est sans doute celui de J. Greisch qui offre un panorama de certaines analyses actuelles du pouvoir et de ses signes. Des contributions de qualité, mais un volume qui manque peut-être d'unité et s'en tient trop prudemment à l'analyse des textes, plus que de la « chose même ».