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13- PARIS-CANTORBÉRY (1717-1720). Le dossier d'un premier œcuménisme

13- PARIS-CANTORBÉRY (1717-1720). Le dossier d\'un premier œcuménisme

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Date d'ajout : mardi 16 mai 2017

par Bruno NEVEU

REVUE XVIIe SIÈCLE, octobre 1990

Les publications de documents sont devenues trop rares pour que l'on ne les signale pas avec toute la gratitude que méritent les courageux éditeurs. Ici figurent 148 pièces en français, anglais et latin, chacune munie d'une analyse et d'une annotation. Originaux et copies viennent de fonds très divers, Paris, Londres, Oxford, Utrecht. On ne saurait assez louer le soin avec lequel ces textes sont intégralement publiés, alors qu'une partie seulement était jusqu'ici connue. Une substantielle introduction éclaire le contenu de ces lettres échangées entre hommes d'Église désireux de travailler à une concordia dont chacun se fait du reste une idée différente. Quatre personnages occupent le devant de la scène : Patrice Piers de Girardin, docteur de la faculté de théologie de Paris, d'origine irlandaise ; William Beauvoir, chapelain de l'ambassade britannique, d'ascendance guernesiaise ; Louis Ellies Du Pin, fameux auteur d'ouvrages d'érudition ecclésiastique, connu également pour ses sympathies jansénistes ; William Wake, ancien aumônier anglais à Paris, archevêque de Cantorbéry depuis 1715. Pendant trois ans ces hommes vont se livrer à un commerce épistolaire très suivi, qui révèle, à l'examen qu'on en peut faire aujourd'hui, des profondes divergences autant qu'une sincère disposition à l'entente. Wake croit l'Église gallicane au bord du schisme en raison des grandes difficultés nées de la réception en France de la bulle Unigenitus. Ce faisant il sous-estime l'attachement des évêques et du clergé national à la primauté romaine, même si cette dernière est acceptée avec certaines réserves. Les vues et les projets ne sont pas vraiment identiques. Wake recherche la paix et l'union avec les autres confessions, protestantes aussi bien que catholique. La paix est l'absence de toute forme d'opposition ou d'insulte. L'union c'est la réalisation d'une confédération universelle et visible des Églises, qui manifesterait l'unité de l'Église invisible identifiée au Corps mystique du Christ. Du Pin et ses collègues sont également très attachés à l'autonomie des Églises locales, sur le modèle africain incarné par saint Cyprien, à la liberté des écoles théologiques, mais aussi au lien visible de l'unité qu'incarne le siège apostolique. La pièce maîtresse du recueil est le Commonitorium de modis ineundae pacis inter Ecclesias anglicanam et gallicanam (n° 48) où Du Pin fait une analyse des conditions qui permettraient de mettre fin à la séparation de l'Église anglicane, dont il apprécie les dogmes à travers la confession de foi des XXXIX articles. Il estime que l'on pourrait parvenir à l'union si l'on admet les corrections qu'il propose, la discipline ecclésiastique ne posant par ailleurs aucun problème. Le tour donné à ce mémoire est résolument irénique, ainsi pour l'article 22 qui rejette le purgatoire, les indulgences, la vénération religieuse des images et des reliques et l'invocation des saints comme des pratiques sans aveu et même contraires à l'Écriture : nostra de his doctrina male exponatur… de cultu reliquiarum et imaginum quid attinet dicere, cum palam et publice clamemus nos nec imagines nec reliquias sanctorum adorare, sed tantum habere imagines sanctorum, ut ait Gregorius, ut pulchre, sancte et constanter ab ipsis gestorum, exemplum Eidelibus proponatur. De même pour la liturgie, à l'article 24 : non litigabimus. Dubium enim non est quin olim lingua vulgari officium publicum ubique celebratum fuerit. Et encore l'article 32 circa matrimonium sacerdotum : nulla lis erit, res enim est disciplinae mere ecclesiasticae.
A la lecture de ces documents intégralement publiés revit l'univers ecclésiastique et érudit qui tint une si grande place, des deux côtés de la Manche, durant le XVIIe siècle et le début du XVIIIe siècle et qui se caractérise par sa défiance envers l'École et son attrait pour les premiers siècles du christianisme.


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