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13- PARIS-CANTORBÉRY (1717-1720). Le dossier d'un premier œcuménisme

13- PARIS-CANTORBÉRY (1717-1720). Le dossier d\'un premier œcuménisme

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Date d'ajout : mardi 16 mai 2017

par Jacques SOL�

REVUE D'HISTOIRE DE L'ÉGLISE DE FRANCE, LXXVI, 1990

Préfacé par le Dr Robert Runcie, présent archevêque de Cantorbéry, ce remarquable travail, malheureusement dénué de table des matières, comporte, tour à tour, une introduction de 40 pages sur les tractations nouées au temps de la Régence entre les milieux jansénistes de Paris (incarnés, par exemple, par Louis Ellies du Pin) et les autorités anglicanes, puis les pièces elles-mêmes de ce dialogue à plusieurs voix, auquel se mêlèrent Lord Stair, ambassadeur anglais à Paris, et surtout William Beauvoir, son chapelain, et William Wake, le grand prédécesseur de Robert Runcie et le principal protagoniste de cet épisode œcuménique.
Sur les 149 documents ainsi édités, près des deux tiers en effet proviennent de la Christ Church Library d'Oxford, où est conservée la correspondance de l'archevêque Wake. Celui-ci avait nourri de grandes espérances, à partir du printemps 1717, devant les remous suscités en France par l'affaire de la Bulle Unigenitus. Et de faire miroiter, à un correspondant prestigieux tel Ellies du Pin, la possibilité et les avantages, pour le gallicanisme, de se rapprocher de l'anglicanisme.
Un docteur de la Faculté de théologie de Paris, Patrice Piers de Girardin, se mêla activement à ce concert. Ellies du Pin l'entretint, au cours de l'été 1718, par la rédaction d'un Commonitorium exposant, de manière tout à fait inacceptable pour les anglicans, les conditions de l'union avec eux. Wake pensait que c'était plutôt aux gallicans à se réformer et non à lui. Plus profondément, comme le remarque l'auteur de l'introduction, il y avait, entre Paris et Cantorbéry, un immense malentendu. Là où les jansénistes en effet rêvaient toujours à l'unité de l'Église, les anglicans ne pensaient, eux, qu'à l'union des Églises.
Ils crurent, à la fin de 1718, que celle de Rome allait se rompre, en France, sous le poids de la querelle de la Bulle. Ils firent tout pour y pousser leurs correspondants gallicans et ces manœuvres ne passèrent pas inaperçues du nonce Bentivoglio. Elles eurent peu d'effet tant Ellies du Pin, par exemple, se souciait d'abord de l'unité de l'Église catholique. C'est ce qu'il expliqua au gouvernement français lorsque celui-ci, inquiet de ses menées au début de 1719, le convoqua et se saisit de ses papiers. Les Jésuites eurent tôt fait, naturellement, de déformer un incident dont la Gazette de Hollande se fit l'écho.
La mort d'Ellies du Pin, en juin 1719, acheva de mettre fin à ces velléités œcuméniques.
Le subtil Genevois Amy Lullin y mit le sceau, en janvier 1720, en expliquant à l'archevêque Wake les ambiguïtés irréductibles du gallicanisme, qu'un prélat anglican avait certainement de la peine à comprendre. Il devait en effet se faire à l'idée qu'en France, selon son correspondant, les catholiques se moquaient du pape mais adoraient le Saint-Siège. Lullin attribuait cette contradiction apparente et déplorable à « l'assujettissement et l'esprit soumis de leur Nation ».
En attendant qu'il change, si cela était possible, Cantorbéry devait se résigner à la dissipation de ses rêves unionistes malgré la persistance des querelles jansénistes. Le chapelain Beauvoir (plus heureux que le docteur de Girardin) y avait au moins gagné un bénéfice et l'archevêque Wake un certain nombre d'amis français. Le bilan de l'opération n'était donc pas entièrement négatif. Il faut savoir gré à l'auteur de ce dossier, remarquablement présenté et assis sur d'immenses et précises connaissances, de nous l'avoir reconstituée dans toute sa complexité et, si j'ose dire, sa naïveté ecclésiastique.


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