Editions BEAUCHESNE

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16- MONSEIGNEUR D'HULST ET LA SCIENCE CHRÉTIENNE. Portrait d'un intellectuel

16- MONSEIGNEUR D\'HULST ET LA SCIENCE CHRÉTIENNE. Portrait d\'un intellectuel

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Date d'ajout : jeudi 05 novembre 2015

par Emile GOICHOT

REVUE : REVUE D’HISTOIRE DE L’ÉGLISE DE FRANCE, 1997

Sur le premier recteur de l'Institut catholique de Paris, l'ouvrage de référence restait la grosse biographie publiée par un de ses successeurs, Alfred Baudrillart (1912-1914). Elle était marquée par le moment - ce que le P. Blanchet a joliment appelé « la canicule de l'intégrisme » - et par le souci de défendre l'institution dans la conjoncture. Depuis lors, les publications suscitées par le centenaire de l'Institut, puis de l'érection canonique de sa Faculté de théologie, ont mieux documenté l'arrière-plan. Sur l'activité de Mgr d'Hulst lui-même, voici rassemblé un riche dossier - 139 pièces, pour l'essentiel des lettres du recteur -, muni d'une annotation précise. Il est précédé d'une « introduction », copieusement annotée elle aussi (mais était-il vraiment indispensable, pour les lecteurs auxquels elle s'adresse, de rappeler en deux lignes qui étaient Louis-Philippe, Darwin ou Jules Ferry ?), et qui, malgré quelques formules sibyllines - par exemple p. 42 : « le souvenir des forfaits commis par les républicains pendant le siège de Paris » - constitue en fait une étude de grand intérêt. Le titre qui lui est donné (et le sous-titre du volume), « portrait d'un intellectuel », pourrait prêter à débat. Elle s'ouvre sur une citation - « Mystique, il l'était, mais c'était avant tout un intellectuel » - d'un article de J. Bricourt légèrement antérieur (1897) aux textes de Clemenceau et de Barrès qui, à propos de l'affaire Dreyfus, vont populariser l'acception que l'on sait. Mieux accordé aux couleurs du temps, un autre élément du titre : Mgr d'HuIst a voulu être le héraut d'une « science vraiment scientifique et vraiment chrétienne », et cela sur deux fronts, face au scientisme athée comme à la « science catholique » des intransigeants, héritiers d'une tradition mennaisienne.
Les deux expressions ont en tout cas le mérite d'indiquer la perspective sous laquelle sont abordées la personne et l'activité du prélat : « un clerc catholique libéral ». On ne reviendra pas sur les ambiguïtés de ce dernier terme. En politique, il reste fidèle à la tradition d'une famille que des liens étroits unissent aux Orléans : son ambition est d'« associer les intérêts religieux des catholiques aux intérêts séculiers (c'est-à-dire économiques et financiers) de la droite », en réalisant « l'union des forces conservatrices » autour du comte de Paris. Il sera donc résolument hostile à la politique du Ralliement ; cependant, quand il succédera à la Chambre à Mgr Freppel, il limitera ses interventions aux « questions strictement liées à la défense religieuse », Par ailleurs, Mgr Lagrange lui écrivait : « Votre vie a plus appartenu peut-être à l'action qu'à la doctrine ». Plus précisément, son rôle dans le domaine intellectuel semble avoir été celui d'un diplomate, pour les débuts difficiles de l'Institut catholique et la défense (dont la stratégie releva souvent du repli élastique) de professeurs contestés, sur des sujets sensibles : le géologue Lapparent et la chronologie biblique, Duchesne et les origines chrétiennes en Gaule, Loisy et la critique enfin. Pour ce dernier épisode, le livre documente la genèse du célèbre article sur La Question biblique, sa présentation de l'école large (avec un plaidoyer prudent pour une fantomatique école moyenne que Duchesne qualifiait cavalièrement de « clystère exégétique ») et la tempête qu'il déclencha. On regrettera seulement que ne soient pas explicitement utilisées les réflexions circonstanciées que Loisy consacre à ce sujet dans ses Mémoires : elles ne livrent pas la « vérité », mais c'est une voix à prendre en compte dans le débat.
Ce qui amène à la seule critique sérieuse qu'on peut adresser à ce bel ouvrage : la modestie excessive du propos. Il est inutile de refaire, après Baudrillart, une biographie « événementielle » de Maurice d'Hulst. Mais l'auteur avait tous les éléments d'un « Monseigneur d'Hulst et son temps », la biographie intellectuelle d'un personnage-clé par ses fonctions, ses dons, ses faiblesses mêmes, à la veille de la crise moderniste. A moins que ce livre ne soit qu'un galop d'essai pour une œuvre prochaine…


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