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N°34 LA JEUNESSE DE LABERTHONNIÈRE. Printemps d'une mission prophétique

N°34 LA JEUNESSE DE LABERTHONNIÈRE. Printemps d\'une mission prophétique

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Date d'ajout : mardi 02 mai 2017

par Guy-Thomas B�DOUELLE

REVUE THOMISTE 1980, 4

A mesure que sortent de l'ombre les archives de ce qui fut la crise moderniste, les traits se précisent, les personnes prennent leur vrai visage et se détachent de la nébuleuse où les maintenaient des étiquettes générales trop commodes, souvent bien injustement réprobatrices. Un de ceux qui bénéficient le plus de cette lumière est certainement Laberthonnière, auquel c'est rendre une première justice que de le montrer tel qu'il fut. J'ai présenté naguère le livre important de Marie-Thérèse Perrin : Laberthonnière et ses amis, qui rassemblait des correspondances écrites entre 1905 et 1916. Réduit au silence pendant sa vie, L. L. avait bien prévu que ses manuscrits seraient publiés, ses articles réunis et ses papiers utilisés après sa mort, y compris ceux qui relataient des impressions de jeunesse : ce sont ces derniers, ainsi que des correspondances de l'époque, que Marie-Thérèse Perrin utilise aujourd'hui pour un petit livre bien éclairant. Celui-ci ne nous introduit pas au cœur de la crise moderniste, mais nous permet de prendre conscience, sur des données concrètes, de ce que fut l'atmosphère qui l'avait rendue possible, sinon inévitable. Ces pages, on s'y attendait, sont ferventes pour le héros du livre, mais, à les lire sans prévention, elles sont navrantes et dégagent une tristesse noire. Lucien Laberthonnière a vu le jour le 5 octobre 1860 dans un village de l'Indre, sixième et dernier enfant d'une famille d'artisans pauvres. Les quatre chapitres suivent les étapes de sa jeunesse : enfance, petit séminaire, grand séminaire, Oratoire. Premier éveil au pays natal, sans grand sourire ; adolescence au petit séminaire de Saint-Gaultier (Indre), où il reste de treize à vingt ans ; il perd, en 1878, un frère plus âgé, tuberculeux depuis son enfance, qui s'était beaucoup occupé de lui et auquel le liait une profonde amitié ; cette mort l'affecte durablement. Ce sera, à partir d'octobre 1880, à vingt ans, le grand séminaire de Bourges, tenu par les Sulpiciens. « De mon séjour au séminaire, il m'est resté l'impression que, dans le monde ecclésiastique, on se contente d'apprendre par cœur des formules qui n'entretiennent que la routine morale et intellectuelle. » Mais en même temps, ce qu'il apprend du « monde », en particulier de Paris, lui fait peur. Il reste longtemps hésitant sur sa vocation, rebuté par ce qu'il vit, mais nullement attiré par un « ailleurs ». Il se sent mal compris. Il mûrit solitaire, enfermé dans ses pensées ; mais il a son illumination : il se donnera « à la Vérité ». Il médite Pascal, Maine de Biran : ce furent ses initiateurs, ce seront en définitive ses vrais maîtres à penser. Ordonné prêtre, à Bourges, le 29 juillet 1886, il écrit presque aussitôt au P. Nouvelle, vicaire général de l'Oratoire, pour demander son admission. Immédiatement accepté, il entre dès le 18 octobre au noviciat de Sceaux. Il sera, l'année suivante, chargé du cours de philosophie au collège de Juilly. Cela ne l'empêche pas de compléter et de parfaire sa propre formation; il suit, en Sorbonne, le cours d'Émile Boutroux sur Malebranche. De multiples difficultés avec le directeur du Collège le feront envoyer à Paris, à l'École Massillon, qu'il dirigera ; mais, dès octobre 1900, il revient à Juilly comme directeur. Il en sera chassé par les lois contre l'enseignement religieux et s'installera à Paris. Il prend, en 1905, la direction des Annales de philosophie chrétienne. Ce n'est plus un jeune homme. On ne peut certes pas dire que le récit de son enfance, puis de sa jeunesse, et moins encore les extraits de ses papiers d'alors, respirent la joie. Comme s'il portait déjà en lui les traits de ce que sera sa vie douloureuse, Laberthonnière apparaît dès le début comme un tourmenté ; il n'est pas fait pour être heureux dans le monde où nous vivons... Il fera d'ailleurs aussi le tourment de ses meilleurs amis, dont l'attachement malgré tout prouve assez quelle était sa qualité profonde.


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