REVUE : REVUE THOMISTE

AUTEUR : Sr Louise-Marie ANTONlOTTl

TEXTE :
Dans un contexte historique caractérisé par la peur de l'engagement, la crainte du définitif, les moyens artificiels de contrôle des naissances (avortements, contraceptifs), la recherche du plaisir pour lui-même sans lien avec la finalité de la procréation, l'homosexualité, la procréation médicalement assistée et le clonage humain, Claude Paulot se propose de nous entretenir de la famille fondée sur la vérité et l'amour, de le faire à la lumière de l'enseignement de l’Église et de la connaissance philosophique de la nature de l'homme, corps et âme, mais substantiellement un, doué d'intelligence et de volonté, et partant de liberté, fait pour connaître et pour aimer. Car l'homme est appelé à la réciprocité dans les relations personnelles. De par sa nature profonde il est un être social, et sans relation avec autrui il ne peut ni vivre ni épanouir ses qualités. Il a besoin de la société constituée de personnes qui poursuivent volontairement et librement le vrai bien humain, par leurs activités coordonnées grâce à l'autorité compétente. En agissant ainsi, les hommes se subordonnent à Dieu et s'avancent vers lui à pas de connaissance et d'amour.
L’homme est membre de plusieurs sociétés : familiale, professionnelle, politique, ecclésiale. La première communauté indispensable, la plus proche de la nature, la plus immédiatement fondée sur elle, est la famille, lieu où l'homme naît, grandit, noue ses premières relations, découvre le monde, est aimé, apprend à aimer et à vivre de façon plus autonome, en un mot est éduqué. L'éducation requiert la collaboration des deux parents et repose sur l'union indissoluble d'un seul homme et d'une seule femme. Elle est fondée sur la réciprocité de leur amour, et enracinée dans la nature humaine telle que Dieu l'a créée.
Le mariage a été élevé à la dignité de sacrement par le Christ qui communique sa grâce aux époux pour fortifier leur amour, surmonter les difficultés et éduquer les enfants. Leur union est une participation à l'union du Christ et de son Église. Dans le mariage, la grâce sacramentelle donne non seulement de viser au bonheur du conjoint, mais encore de l'aimer pour lui-même, tel qu'il est en lui-même, comme un fils de Dieu. Elle donne également de viser à la réussite terrestre des enfants et à les guider vers le ciel. Car la vie humaine est un don de Dieu, fruit de l'union charnelle et de l'acte créateur divin.
Éduquer les enfants est la tâche « exaltante et prenante » qui incombe aux parents (p. 129). L'éducation est « l’œuvre de l'amour, entre les époux, entre les parents et les enfants, ainsi que de l'Amour créateur et rédempteur » (p. 130). Cl. Paulot précise les lignes directrices de l'éducation des enfants dont la seule fin véritable est la communion éternelle de vie divine inaltérable. Il en manifeste les étapes et évalue les moyens.