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ONTOLOGIE DE LA DIFFÉRENCE. UNE EXPLORATION DU CHAMP ÉPISTEMOLOGIQUE

ONTOLOGIE DE LA DIFFÉRENCE. UNE EXPLORATION DU CHAMP ÉPISTEMOLOGIQUE

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Date d'ajout : mercredi 25 janvier 2012

par Pascal JANIN

GOLIAS, janvier 2012

Temps et « permanence »
Le temps des fêtes est fini... Pour la liturgie, nous entrons dans le temps ordinaire. Mais qu'est-ce que le temps ? Et s'il était, comme le pensait Heidegger de manière paradoxale, « permanence » ? Mais Jean Millet (Ontologie de la différence, éd. Beauchesne, 2006. L'auteur préside la commission « science et éthique » de l'UNESCO après avoir été aumônier des écrivains catholiques.) qui cite le philosophe allemand préfère l'intuition de Bergson. Partons avec lui du « temps vécu ». Cette « temporalité relève du continu ».
Reste à penser cette continuité. Car « l'observation la plus simple nous amène à reconnaître que l'histoire est faite de novations. La notion même d'événement (du latin ex-venire) implique l'apparition d'éléments nouveaux et la 'nouveauté est la caractéristique même de l'historia  ». Il y a donc de la continuité et de l'hétérogène et notre philosophe prend l'exemple de l'expansion de la vie dans l'univers : « L'être vivant est un parfait exemple de continuum hétérogène. La vie a constamment produit des expressions nouvelles, sans que l'on puisse introduire la moindre césure entre ces expressions successives et diverses. » La « durée » pour Bergson, est « créatrice » ! Pour Jean Millet, le concept de rythme permet de penser cette hétérogénéité dans la permanence. En musique, par exemple, Bergson a bien vu que « le rythme et la mesure, en nous permettant de prévoir encore mieux les mouvements de l'artiste, nous font croire cette fois que nous en sommes les maîtres ». Nous avons cependant plus souvent l'impression de le subir plutôt que de le maîtriser ! Peut-être, mais il y a aussi en lui «je ne sais quelle puissance de renouvellement, de maturation et de variété qui donne aux retours des idées et des choses des valeurs nouvelles. De sorte que l'image géométrique qui traduirait le moins mal ce mouvement de répétition en hauteur serait celle de la spiral  » selon l'image de Jean Guitton.

L'histoire, dont nous sommes les acteurs, ne se répète donc pas : « Les intervenants introduisent des éléments nouveaux, ce qui évite à l'histoire de s'enfermer dans des cycles répétitifs. Des traits de fantaisie viennent ainsi briser ces cercles et font apparaître la nouveauté. Une conclusion se dégage : la temporalité n’est d'aucune façon homogène, elle subit des soubresauts, des saccades inattendues. »
La physique et la chimie parlent de la périodicité des éléments en affirmant « la manifestation de temps forts et de temps faibles, autrement dit de rythmes, de périodicités ». Mais « les rythmes du temps ne trouvent pas cependant leur raison d'être dans le temps lui-même. Il faut la chercher ailleurs, dans une 'méta-temporalité'. Le problème reste donc posé : pourquoi le temps connaît-il des rythmes? Et d'où viennent ces rythmes? (...) Ne pouvant trouver d'explication dans le temps lui-même, force nous sera alors de chercher ailleurs. Le problème sera complexe. Il nous faudra accéder à un domaine qui commande au temps, au domaine, si l'on peut dire, de la « trans-temporalité. Déjà Saint Augustin, dont on sait qu'il a profondément médité sur le temps, voyait dans la présence des rythmes, et dans la périodicité, une manifestation de l'Éternité. La réponse nous paraît cependant un peu rapide car l'appel à l’Éternité a des résonances plus théologiques que philosophiques. Le problème reste donc posé. (...) Veut-on, philosophiquement parlant, découvrir un au-delà du temps - de la temporalité - en lequel on trouverait l'explication du phénomène des périodicités'?»
Avouez que cette question rend la période du temps ordinaire un peu moins ordinaire... À suivre ! En attendant, bonne semaine.


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